Annales des Mines (1852, série 5, volume 1) [Image 97]

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ne se sont pas justifiées ; mais nous ne pensons

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DE M. FONTAINE.

PARACHUTE

pas

que ce soit là un fait regrettable. Dès qu'il est constaté que le câble, en tombant d'une hauteur considérable, ne cause aucun préjudice à l'appareil, peu importe qu'il reste sur le chapeau. Si, au contraire, une fois la charge arrêtée sur les guides, il continuait son mouvement descendant vers le fond du puits, le fouettement latéral pourrait peut-être briser les parois de la cage et déterminer des accidents. Il est actuellement permis de conclure que le parachute de M. Fontaine est propre à prévenir les sinistres dûs à la rupture des cordes. Il est malheureusement soumis à des chocs brusques et très - énergiques qui tendent à désorganiser non - seulement l'appareil lui-même mais encore les guides sur lesquels

la charge reste appliquée. Toutefois, dans les expériences précitées, et notamment dans la dernière, cet appareil a parfaitement supporté des efforts bien plus considérables que ceux auxquels il peut être exposé quand on descend ou quand on remonte des hommes dans les cages d'extraction. Il est donc établi avec assez de solidité pour qu'on puisse compter sur son action. Le chapeau qui le recouvre est lui-même susceptible de protéger complètement les mineurs placés sous son abri. On ne saurait néanmoins se prononcer plus explicitement sur son efficacité complète, tant qu'il n'aura été éprouvé qu'avec des matériaux inertes.

Si le câble venait à rompre dans un moment où la cage d'extraction contient des hommes, ces hommes resteraient bien suspendus sur les guides ; il seraient sous-

traits, c'est déjà un fait énorme, à la mort qu'ils eussent infailliblement trouvée au fond du puits. Mais, cet appareil ferait naître un autre danger

et entraînerait peut être de graves accidents. Les hommes

éprouveraient en effet un choc très-violent dont il serait difficile d'apprécier les conséquences (1).

Le parachute de M. Fontaine doit à son mode de construction un avantage particulier que nous devons signaler. Il permet aux mineurs placés dans la cage qui descend de s'arrêter à volonté dans le puits. Ils n'ont pour cela qu'à soulever à la main les deux griffes de l'appareil et à les amener au contact des guides. L'expérience en a été faite plusieurs fois (2). Cette (i) Le parachute de M. Fontaine ne doit donc être regardé que comme un simple palliatif, et nullement comme un appareil d'une efficacité absolue. Suivant la remarque de M. l'in-

specteur général Combes, il constituerait un danger plutôt qu'une garantie s'il inspirait une confiance exagérée, et si l'étreite surveillance dont les câbles doivent constamment être C. l'objet venait à se relâcher. (.2) Dans l'une de ces expériences, nous nous trouvions dans la cage avec le directeur et deux maîtres-porions de l'établissement de Saint-Vast.. Une fois cette cage arrêtée sur les guides par notre fait, è la profondeur d'environ 55o mètres , la ma-

chine à vapeur continuant.

dérouler le câble d'extraction

dans le puits, le crochet de ce câble est sorti de celui de la cage en faisant plier le ressort qui ferme ce dernier. Nous sommes,

par conséquent, restés suspendus au milieu de la fosse, sur les deux bras du parachute, jusqu'à ce qu'un mineur ait pu, en se laissant glisser le long d'un des guides en bois, venir raccrocher la corde. Cette circonstance est jusqu'ici la seule où l'appareil de M. Fontaine ait agi pendant que des hommes se trouvaient dans la cage. Mais il n'y avait pas eu choc au moment où les griffes se sont enfoncées dans les guides. La facilité avec laquelle le crochet de la corde s'est dégagé de celui de la cage, la fréquence du même fait chaque fois que cette cage reposait sur des appuis fixes, soit à l'accrochage du fond,

soit à la recette du jour, et que, par suite, le câble prenait du lèche, ont déterminé M. Fontaine à renoncer aux dispositions qu'il avait d'abord adoptées, et qui n'avaient pas , rempli leur but. Aujourd'hui, le crochet de la corde est engagé sur celui de la cage, et, par conséquent, cette corde, en cas de rupture, restera nécessairement sur le chapeau destiné à garantir les ouvriers. TOME I, 185U.

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