Annales des Mines (1852, série 5, volume 1) [Image 27]

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EN 1851. 52

CHEMINS DE FER D'ANGLETERRE

système de cales en fer ; la joue intérieure du coussinet de joint à o'.,4o6 de long, et la joue extérieure sur laquelle s'applique le coin a oi.,152. Ce qui caractérise ce système est la disposition particulière adoptée pour faciliter le relevage de la voie ; la table , qui surmonte la cloche et qui porte les joues du coussinet, est percée d'un trou , par lequel on introduit du sable , que l'on refoule avec la tête d'une pince en fer, de manière à relever le support à son niveau normal, sans avoir besoin de fouiller le balast. Ces supports ont en partie les défauts des dés en pierre, ils ne leur paraissent préférables que sous le rapport de l'entretien journalier ; encore faudrait-il pour cela que la position qu'occupe le trou destiné à l'introduction du sable fut changée, car telle qu'elle est placée, du côté intérieur du rail, il doit y avoir nécessairement déversement du support à l'extérieur par l'effet du bourrage. Il y a lieu de croire d'ailleurs que le bourrage ainsi fait serait clans tous les cas fort insuffisant, et que la 'disposition spéciale adoptée

par l'auteur ne servirait dans la pratique qu'à remplir la cloche, relevée d'ailleurs à la pince comme un support ordinaire. Les pièces de joint sont reliées entre elles par des entretoises en fer. Le système de supports en fonte qui a reçu les appli-

cations les plus étendues en Angleterre , est celui de M. P. Barlow, ingénieur en chef du South-Eastern, qui l'a fait adopter par sa compagnie pour le renouvellement

des voies anciennes et, pour la construction des voies nouvelles , sur les lignes d'embranchement. Les supports sont de deux espèces, pour les joints et pour les parties intermédiaires; chacun est composé de deux parties , réunies par des boulons, et portant des oreilles semblables à la joue intérieure des coussinets ordinaires , entre lesquelles les rails se trouvent ser-

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rés comme entre les mâchoires d'un étau (fig. 4). Les supports de joint portent trois systèmes d'oreilles ou mieux trois coussinets , celui du milieu très-large ; les supports intermédiaires n'en portent que deux ; la longueur des premiers est de im,3o , celle des derniers de orn,99 ; les supports de joint sont réunis d'un côté à l'autre de la voie par des entretoises en fer d'angle, rivés sur le bord intérieur de chaque plateau ; pour un rail de 4-,57 il y a deux supports intermédiaires. Les voies construites sur ce système sont, suivant M. P. Barlow, plus économiques pour les frais de premier établis-

sement, pour l'entretien de la voie, pour la traction et l'usure du matériel, et surtout pour le renouvellement ; après avoir estimé d'abord la durée de ses supports en fonte à vingt années , il la porte dans ses derniers rapports à trente années. Les ingénieurs anglais paraissent en général peu partisans de ce système ; ils préfèrent pour consolider les voies actuelles le joint à éclisses,

et, pour établir les voies nouvelles , le système de M. W. Barlow, frère du précédent et ingénieur du Midland, système qui consiste à poser sur le balast , sans

intermédiaire de supports, un rail en forme de V renversé à très-large base. Il est constant néanmoins que ce mode de supports en fonte, par cela même qu'il donne

une fixité à peu près complète au joint, doit réduire considérablement les faits d'entretien journalier de la voie ; il donne plus de surface utile pour l'assiette des rails sur le balast, et n'a pas l'inconvénient que présentent les traverses, lorsqu'elles viennent s'appuyer sur le balast par leur milieu; il a en outre l'avantage d'une solidarité partielle entre les points d'appui dans le sens longitudinal ; on peut lui reprocher, comme à tous les systèmes, dans lesquels disparaît l'usage du bois, de

rendre la voie trop rigide et de nuire par son défaut