Annales des Mines (1852, série 5, volume 1) [Image 11]

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CHEMINS DE FER D'ANGLETERRE

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EN

185i.

1

une augmentation de largeur de uo à 3o centimètres entre les rails lèverait presque entièrement ces diffi-

une largeur mieux en rapport avec celle que les néces-

cultés.

caisses.

On doit donc, à mon avis du moins, regretter qu'a l'origine de nos grandes lignes de chemins de fer on n'ait pas discuté sérieusement la question de la largeur de la

voie, en établissant, par exemple, une enquête dans le genre des enquêtes parlementaires en Angleterre; il me paraît incontestable qu'en 1840, à l'époque où nous n'avions encore qu'une très-petite longueur de chemins de fer en exploitation, chemins de fer qui pouvaient, pour la plupart et jusqu'à l'époque où tin renouvellement de la voie serait devenu nécessaire, rester isolés,

on serait arrivé à adopter une largeur de voie intermédiaire entre la voie anglaise proprement dite et celle

du Great-Western ; l'Allemagne qui n'a pas pu être entraîné par l'exemple isolé du duché de Bade, aurait pu l'être par le nôtre ; l'interposition des chemins de fer belges dans le réseau continental aurait pu seule apporter un obstacle sérieux à l'adoption générale d'une largeur mixte, si toutefois une rupture de charge à la frontière d'un grand état comme la France peut être considéré comme un inconvénient très-grave. Dans les pays où la question n'est pas encore engagée d'une manière sérieuse, on ne devra pas hésiter à imiter l'exemple de l'Irlande où l'on a adopté la voie de irn,60 , peut-être insuffisante, mais déjà préférable à la voie de im,435 ; une largeur comprise entre im,7o et i",80 répondrait selon toutes les apparences aux nécessités du présent ou à celles que l'on peut prévoir pour l'avenir ; avec ces dimensions, il n'est pas nécessaire d'augmenter d'une manière notable la largeur des ouvrages, car l'élargissement de la voie devrait avoir surtout pour effet de donner aux véhicules, à leur base,

sités du trafic ont fait adopter en élévation pour les S 2.

Supports de la voie.

Des chemins de fer établis en Angleterre vers la fin du siècle dernier, et qui forment la transition entre les chemins à ornières et les chemins actuels, avaient des rails en fonte, placés sur des dés en pierre enfouis dans

une couche de sable (1) ; plus tard des traverses en bois furent employés pour recevoir les chairs ou coussinets en fonte servant à fixer les rails , dans les par-

ties où le sol n'avait pas une stabilité complète, ou jusqu'à ce que l'effet des tassements fût complètement assuré. Ce n'est que depuis l'introduction des machines locomotives et le grand développement que les chemins de fer à voyageurs ont reçu dans la période de 183o à 184o , que l'emploi des traverses est devenu général. En Amérique, l'emploi des longuerines avait au contraire prévalu généralement par suite de l'abondance du bois et de la rareté du fer ; ce mode de supports n'a été appliqué, sur une grande échelle, en Angleterre que par M. Brunei, sur le Great-Western et sur les lignes qui en dépendent ; quelques applications partielles ont eu lieu cependant sur les chemins de Londres à Croydon, de Birmingham à Glocester,, de Bolton à Manchester, mais le système prédominant dans ces der-

nières années est celui des traverses ; sur un grand nombre de points les dés en pierre ont été démontés et (i) Les premiers dés employés en Angleterre ont été des blocs de bois carrés ; c'est ainsi qu'avait été posée originairement une partie de la voie du chemin de fer de Stockton à Darlington, niais ces supports ont été promptement remplacée par des dés en pierre.