Annales des Mines (1851, série 4, volume 20) [Image 333]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

669

TRAITEMENT DES SCHISTES CUIVREUX

DU MANSFELD.

des scories, qui forment peu à peu une couche épaisse devant la tuyère. Cet écumage se fait comme plus haut, et on remet le travail en marche de la même manière. A partir de cet instant, c'est une attention par-

charge du charbon et on procède à des écumages comme avant l'ébullition. Chaque fois que le bain se trouve à découvert, l'affineur juge de l'aspect et

668

ticulière qu'il faut de la part de l'affineur ; car c'est , dit en alors que vient la période de allemand frochen des heerdes. Le soufre enfermé jusqu'ici dans le bain s'échappe à l'état de vapeurs, mais surtout à l'état de gaz sulfureux. Ce dégage-

ment produit une vive ébullition. Quand arrive ce moment, le feu doit être très.vif; l'affineur doit faire couler les scories plus souvent, repousser quelquefois les charbons de la surface du bain, afin de reconnaître si l'ébullition n'apparaît pas encore.

Dès l'instant où elle se manifeste le vent est vite arrêté, charbons et crasses sont rejetés hors du feu, car cette ébullition augmentant et se prolongeant détériorerait la sole ; et d'ailleurs si cet acide sulfureux était renfermé dans le bain par des scories et des charbons, il pourrait nuire à la pureté du cuivre. On laisse donc le cuivre découvert pendant dix ou quinze minutes. D'épaisses vapeurs d'acide sulfureux se dégagent et l'ébullition cesse peu à peu. Le cuivre se recouvre d'un peu d'oxyde et les vapeurs disparaissent. Si l'on veut chasser complètement les vapeurs, le cuivre ainsi découvert s'oxydera ; c'est à l'affineur à bien saisir le moment oùil doit recouvrir son feu. Après cela il continue exactement comme avant l'ébullition. C'est après cette période que l'on charge les disques impurs de l'opération précédente pour les purifier par un nouveau travail. Le foyer reprend sa température primitive. On

par suite de la nature du cuivre; on le voit

prendre peu à peu la couleur du cuivre métallique. Cela arrive plus ou moins vite suivant la nature des cuivres noirs. Avec un cuivre noir impur, on devra enlever les scories encore quatre ou six fois après l'ébullition; avec un cuivre noir plus pur, deux ou trois écumages suffiront. Pour prendre les essais, on se sert d'une tige en fer qu'on plonge dans le bain et qu'on refroidit rapidement par immersion dans l'eau froide. On peut après cela détacher le dé de cuivre de la tige de fer. Quant aux caractères au moyen desquels

on juge de la nature du cuivre, ils sont fondés sur la couleur et sur la résistance du dé. Mais la couleur est un indice plus sûr que la résistance, car celle-ci dépend beaucoup de la rapidité avec laquelle l'essai a été pris et refroidi. La résistance s'estime par la pression des mains et du marteau. La couleur des premiers essais est d'abord le jaune

mélangé de taches noirâtres; la couleur des derniers est le rouge rosé. L'opération est alors complétement terminée ; le cuivre est recouvert par-ci par-là de taches noirâtres d'oxydule. Pour éviter une trop grande oxydation du cuivre, dès qu'on en est arrivé là, on arrête rapidement les soufflets, on rejette les charbons sur les côtés du foyer, on nettoie la surface du bain, on enlève les scories et on prend le cuivre affiné ou cuivre rosette en rondelles. L'aide-affineur jette de l'eau sur la surface du bain qui se refroidit sur une certaine épaisseur ; cette épaisseur est celle de la première rondelle. Le maître la soulève et la passe