Annales des Mines (1851, série 4, volume 19) [Image 207]

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EXTRAITS

dre dans l'acide azotique concentré ; on précipite par l'eau et on lave jusqu'à ce qu'il ne reste plus trace d'acide azotique. Ainsi obtenu, l'acide aurique est insoluble dans les oxacides et même dans l'acide fluorhydrique; il se dissout au contraire dans les acides chlorhy-

drique et bromhydrique. Il se combine immédiatement à la potasse et à la soude; ces dissolutions, évaporées dans le vide, laissent déposer des aurates de potasse et de soude cristallisés. d'urate de potasse. Ce sel cristallise en petites houppes soyeuses ; il est très-soluble dans l'eau qu'il colore en jaune et à laquelle il communique une réaction alcaline; au-dessous du rouge il se décompose, donne de l'or métallique, du peroxyde de potassium et de l'oxygène. L'aurate de potasse a pour formule

On peut avec l'aurate de potasse précipiter par double échange des aurates insolubles, dont quelques-uns se redissolvent dans un excès du précipitant.

Aurosulfite de potasse. Quand on verse da sulfite de potasse dans de faurate de potasse, il se précipite aussitôt un sel jaune qui cristallise en longues aiguilles satinées , dans lequel les propriétés de l'acide aurique sont complétement dissimulées, et que M. Frémy rapproche des sels sulfazotés, découverts par lui-même. L'aurosulfite de potasse ne peut être conservé

qu'a l'état sec ou dans des liqueurs alcalines;

l'eau le décompose avec dégagement d'acide sulfureux et précipitation d'or métallique; les acides

le détruisent immédiatement. Les dissolutions

DE CHIMIE.

413 d'aurosulfite de potasse donnent sous l'influence de la chaleur un dépôt d'or métallique très-brillant et adhérent.

77. Observations sur l'or sulfuré et détermination du poids atomique de l'or par une nouvelle méthode; par M. Levol (Ann. de ch. et de

phys., t. XXX , p. 355). M. Levol a cherché à déterminer la nature des précipités qu'on obtient quand on traite, soit à chaud , soit à froid , une dissolution de chlorure d'or, par un courant d'acide sulfhydrique. Il arrive à des résultats tout différents de ceux admis jusqu'à ce jour.

Quand on opère avec une dissolution bouillante de chlorure d'or étendu d'eau, on n'obtient qu'un dépôt d'or métallique. Il ne se forme pas de protosulfure d'or AuS. Quand on opère à la température ordinaire on n'obtient pas non plus le sesquisulfUre d'or Au'S3,

comme les traités de chimie l'indiquent. Le précipité noir qui se forme dans ces conditions a pour formule Att'S=. M. Levol indique la méthode suivante qui lui a

permis de déterminer le poids atomique de l'or avec une grande précision.

On convertit en chlorure dans un petit matras,

une certaine quantité d'or pur, pesée à des balances d'essayeur; on le décompose par de l'acide sulfureux lavé , et on pèse, à l'état de sulfate de baryte, l'acide sulfurique formé pendant la réaction. Ce procédé a conduit au nombre 1227,01.

M. Berzélius en analysant le chlorure double d'or et de potassium, avait trouvé 1229,41.