Annales des Mines (1851, série 4, volume 19) [Image 103]

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DU CHILI.

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GÉOLOGIE

en vallée, et à l'Est par une chaîne intérieure dis-

posée par rapport à la vallée comme celle des Couches

qui composent

le terrain stratifié.

Andes par rapport à la vallée de Santiago. La masse principale de ce terrain se compose de porphyres métamorphiques rouges, verdâtres ou nuancés diversement. Quelquefois le porphyre est entièrement métamorphisé ; il contient alors des cristaux de feldspath bien formés, et paraît avoir

été entièrement refondu sur place. D'autres fois, il se désagrége facilement, prend une structure amygdaloïde, un aspect terreux, et semble n'avoir subi qu'une transformation incomplète. Dans certains cas enfin la nature de la roche devient à peu près indéfinissable, et cela a toujours lieu au contact des filons nombreux qui la traversent. Des assises puissantes de quartz compacte, rougeâtre nuancé confusément de blanc, de jaune et de violet, alternent en certains points avec les porphyres. Enfin on y trouve aussi des bancs calcaires, quelquefois fossilifères , décrits avec détail par M. Domeyko. Les inflexions de ces couches sont si irrégulières

et si variées, leurs passages de l'une à l'autre et leurs transformations si fréquentes, qu'il est excessivement difficile de les suivre sur une certaine étendue. J'ai cependant fait une fois un essai qui

m'a réussi, mais je n'oserais pas décider qu'il fût parfaitement concluant. Le chaînon transversal de Chacabuco au pied duquel commence la grande vallée intérieure du Chili, se compose de porphyres stratifiés. En franchissant ce chaînon pour me rendre dans la vallée de l'Aconcagua , j'observai vers le pied de la côte de Chacabuco , du côté qui regarde le Sud, des porphyres rouges à pâte semicristalline qui renfermaient une grande quantité

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de petites veines et de nodules de zéolites (stil.bite et mézotype). Un peu plus haut, les zéolites disparurent et je les cherchai vainement du côté de la chaîne qui regarde le Nord. A mon retour, je traversai exprès cette même chaîne, mais à 5 ou 6 lieues plus à l'Ouest, en un point nommé la côte du illaiten, et en descendant du côté du Sud je retrouvai les mêmes zéolites dans un porphyre à peu près semblable et à une hauteur que le baromètre, clans les limites de ses variations, qui pendant l'été sont peu considérables, m'indiqua être sensiblement la même que celle des zéolites de Chacabuco. Pour rendre évidente la continuité de la couche, il eût fallu la retrouver au moins sur plusieurs points intermédiaires entre ces deux observations, mais la disposition du terrain s'y opposait à peu près complétement.

Outre les nombreux filons porphyriques et

Filons métalliques du

quartzeux qui sillonnent le terrain stratifié dans terrain stratifié.

toutes les directions, et que les mineurs du pays désignent sous le nom de veines fo* lles, filons dont

la puissance est souvent considérable, et qui, vus des montagnes voisines, ressemblent quelquefois assez bien à d'immenses rubans tortueux de plusieurs lieues de longueur, jetés comme une écharpe sur le flanc d'une chaîne dont ils suivent les ondulations; ce terrain renferme une immense quantité de filons métallifères qui sont généralement

beaucoup moins réguliers dans leurs allures et moins puissants que les premiers. M. Domeyko a remarqué depuis longtemps une loi qu'il considère comme générale et qui se vérifie, en effet, presque toujours dans la distribution des filons métalliques par rapport aux terrains qu'ils traversent. Ainsi , tandis que l'or, et le cui-