Annales des Mines (1851, série 4, volume 19) [Image 99]

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GÉOLOGIE

viens de parler, où les filons sont plus rapprochés,

plus nombreux et presque toujours plus riches, sont situés à la partie supérieure de certaines mon-

tagnes qui dominent les chaînes voisines, et il semble que la force qui a produit l'injection des matières métalliques a suivi les mêmes proportions que celle qui a soulevé ces énormes masses ignées. Le cerro de Tamaya et celui d' Andacollo au Sud de Coquimbo, ceux de la "liguera et de San Juan au Nord de la même ville, et celui de Carresed au Nord du Fluasco, sont des exemples de ce fait remarquable. Les mines de cuivre qui se rencontrent dans le terrain stratifié et quelquesunes des principales mines d'argent du Chili sont aussi dans ce cas. Le cerro de Catemo, dont je parlerai bientôt avec quelques détails ,celui d' Arque-

Diversité

ros , celui de San Pedro IV olasco , dans la cordillère de Santiago, sans dominer toute la chaîne à laquelle ils appartiennent, sont situés du moins dans les parties culminantes de cette chaîne. Le granite proprement dit est loin de constituer

des roches

exclusivement la masse des montagnes de la côte ;

qui constituent le soulèvement granitique de la côte.

le gneiss, l'eurite, la diorite et d'autres roches amphiboliques de l'apparence la plus variée, des porphyres de toutes les nuances qui empâtent des cristaux de feldspath quelquefois très-volumineux, des roches compactes, noires, vertes, rougeâtres, souvent indéfinissables, rubanées et plissées, contournées dans tous les sens , traversées par d'innombrables petits filons de quartz blanc, de véritables schistes micacés à surfaces ondulées comme ceux de la pointe de Tumbès près de Concepcion ,

d'autres schistes où le mica disparaît, et qui rappellent tout à fait , sans toutefois se laisser cliver aussi facilement, les schistes ardoisiers des envi-

DU CHILI.

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ions d'Angers, enfin de véritables brèches porphyriques , telles sont les roches qui se succèdent

et se confondent insensiblement en passant par les modifications les plus variées. Les observations particulières de M. Domeyko et les idées qu'a émises M. D urocher sur la cristallisation des roches

d'origine ignée permettent d'expliquer, dans le plus grand nombre de cas, cette prodigieuse variété dans la nature des roches par les circonstances locales de leur apparition au jour et de leur refroi-

dissement, leur état plus ou moins pâteux, la

répartition inégale des éléments divers qui entrent dans leur composition. Cependant , il me paraît difficile d'admettre que sur une longueur de cinq

ou six cents lieues et sur une largeur ignorée,

(puisque les montagnes de la côte s'enfoncent rapidement sous l'Océan) , mais qui dépasse du moins quinze lieues, les matières ignées, fondues ou pâ-

teuses ,

se soient ouvert un passage à travers la

croûte solide, stratifiée ou non, qui les recouvrait, sans empâter et modifier sans doute profondément,

peut-être même refondre quelquefois tout à fait, d'énormes fragments de cette croûte. C'est surtout en examinant la nature des roches qui supportent le terrain à lignites dont je donnerai plus tard la description, roches qui sont en quelques points entièrement compactes et schisteuses et ne présentent aucune trace de fusion, que je suis porté à admettre cette distinction, tout en reconnaissant l'extrême difficulté , sinon l'impossibilité complète, de fixer précisément les limites de la

roche modifiée et de la roche éruptive. La présence dans cette même localité de masses considérables d'une véritable brèche où se trouvent empâtés dans un ciment compacte des fragments anguleux de