Annales des Mines (1851, série 4, volume 19) [Image 3]

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RAPPORTS ENTRE LA FORME

trois premiers systèmes cristallins ; mais les cas dans lesquels on peut déjà la reconnaître sont assez

ET LA COMPOSITION ATOMIQUE.

nombreux et assez variés pour ne laisser, cerne semble , aucun doute surla réalité du principe. Jecite des exemples frappants de cette relation dans des

Relation directe entre la forme cristalline et la composition atomique. Analogie des types moléculaires et des types cristallins. Nouveau

substances de composition bien déterminée, que je choisis indistinctement parmi les divers genres de la minéralogie, en exceptant tout d'abord le groupe des silicates anhydres. Pour les silicates et les borates en général , et notamment pour cette classe nombreuse de composés que l'on désigne communément sous le nom de silicates alumineux, la relation existe encore; mais elle exige, pour se manifester, que l'on modifie la formule par laquelle on représente ordinairement la composition atomique de la silice, et que l'on change en même temps les rôles qu'on est dans l'habitude d'attribuer, dans ces combinaisons, à cet oxyde, à l'acide borique et à l'alumine. C'est cette circonstance qui m'a déterminé à diviser ce mémoire en deux parties, que l'on pourra regarder comme distinctes et indépendantes l'une de l'autre, bien que la seconde me semble être le complément nécessaire et comme la conséquence

naturelle de la première ; mais celle-ci a cela de

particulier qu'elle tend directement à son but

sans s'appuyer sur aucune hypothèse nouvelle, et

par conséquent elle ne perurait rien de son importance , au cas où quelques-unes des vues que

je propose dans la seconde partie viendraient à être contestées.

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PREMIÈRE PARTIE moyen de contrôle pour les résultats d'analyses. Exemples de construction de diverses formules atomiques.

Une des plus belles découvertes qui aient eu lieu depuis trente ans dans le domaine de la cristallographie et de la minéralogie proprement dite, e5t sans contredit celle de la loi que M. Mitscherlich nous a révélée sous le nom d'isomorphisme. C'est le pas le plus important qui ait été fait en dehors du champ de la spéculation pure, pour arriver à la confirmation de cette vue d'Ampère, que dans les substances cristallisées la forme des molécules intégrantes, et par suite celle du cristal lui-même, dépend du nombre et de la disposition respective des atomes dont les molécules sont composées. En faisant voir que l'analogie des compositions atomiques entraîne généralement comme conséquence l'analogie des formes cris-

tallines, M. Mitscherlich a mis hors de doute l'existence d'un lien caché entre la composition et la forme. Mais quelle est la nature de cette relation ? Comment telle composition atomique donne-t-elle naissance à telle forme cristalline? Eu quels nombres et dans quel ordre les atomes chimiques sont-ils distribués dans ce groupe moléculaire qu'on appelle la molécule physique ou intégrante du cristal, et dont dépend immédiatement la forme cristalline? C'est ce que la théorie bien connue de l'isomorphisme ne nous apprend en aucune manière, et ce qu'après maintes tentatives fiiites pour le découvrir, il reste encore à rechercher.

Ampère a essayé le premier de déterminer lu