Annales des Mines (1850, série 4, volume 18) [Image 82]

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DESCRIPTION DES MINES

antérieures, altérées par une longue immersion sous les eaux, ne donneront plus aucune indication

apparente. Amantine.

Le troisième filon, Amantine, reconnu au ni-. veau supérieur par la galerie d'écoulement, a été suivi vers le Sud du croiseur sur une longueur de plus de Io° mètres;. il a donné du minerai sur 8o mètres environ. La galène s'est présentée en veines puissantes et bien continues ; l'exploitation, poussée en profondeur jusqu'à 3o mètres au contre-

bas du niveau d'écoulement, a donné, par mètre cube en place, 600, 700 et même 800 kilog. de schlich , rendant à l'essai 5o pour ioo de plomb. La richesse en argent a été évaluée à 35o grammes d'argent pour loo kilog. de plomb d'ceuvre. Nous devons remarquer, à côté de ces résultats favorables, que le minerai a paru diminuer notablement de puissance à la profondeur de 3o mètres: La baryte sulfatée s'est présentée plus abondante.

On doit considérer cet appauvrissement relatif comme accidentel, d'autant plus que le filon parallèle , le Saint-Armand , a présenté la même diminution de richesse vers la profondeur de 3o mètres, et qu'au niveau de 70 mètres ce filon était au moins aussi riche en minerai qu'au niveau de la galerie d'écoulement. On venait de recouper, au niveau inférieur, une

veine de minerai dans la position probable de l'Amantine, quand la mine a été noyée en 1844. On avait commencé à cette même époque une galerie dans la roche, qui partant du Saint-Armand

devait couper le Saint-Félix et l'Amantine à

5o mètres environ du croiseur. Cette galerie aurait été très-importante pour la reconnaissance

ET USINES DE PONTGIBAUD.

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des filons eux-mêmes et des veines latérales, s'il en existe. Les filons explorés à Pranal sont bien distincts de la roche encaissante, et présentent une régularité nui ne se retrouve pas dans les filons reconnus à Roure et Rosier ; mais en même temps la roche est bien plus dure à l'abatage : ainsi dans plusieurs galeries en filons on à donné le mètre courant à 6o francs pour la main-d'oeuvre seulement, tandis qu'à Roure et à Rosier les prix faits n'ont pas dépassé 4o francs par mètre. L'exploitation à Pranal a présenté deux difficultés assez graves, résultant toutes deux de l'affluence des eaux chargées d'acide carbonique. Dans les derniers temps des travaux en 844, il fallait épuiser 3.000 mètres cubes d'eau en vingtquatre heures, et maintenir dans les galeries un courant d'air très-actif, au moyen d'une machine spéciale. La roue hydraulique affectée à l'épuisement était tout au plus suffisante pour élever cette

quantité d'eau, et n'aurait pas été assez forte si ou avait voulu porter les travaux à une plus grande profondeur. Les dispositions d'aérage devaient être

faites avec autant de soin que dans les mines de houille infestées de grisou. Des affleurements constatés sur les bords de la

Sioule indiquent que les filons métallifères sont très-nombreux dans la contrée de Pranal; on n'a pu faire jusqu'à présent qu'un très-petit nombre de recherches : nous citerons un filon parallèle au croiseur sur l'heure 3, filon de la Fontaine (I) 1. FI, , éloigné seulement d'une cinquantaine de fig. mètres vers le Sud, et dans lequel on a dirigé une galerie longue de 5o mètres. On a constaté une grande analogie avec le filon de la galerie d'écou-