Annales des Mines (1850, série 4, volume 18) [Image 40]

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GISEMENT ET FORMATION

Le prix de vente est en moyenne 12 fr. pour

le minerai titrant 65° (Germ) et 18 fr. pour celui dont le titre dépasse 75° (Vielle et Soulan). Des sources biL'examen auquel nous venons de nous livrer carbonatées Pa" nous a dévoilé le rôle de l'acide carbonique dans la raissent avoir ,

formé un grand formation des minerais de manganèse des Pyrén ?'"bre de dé- nées. L'étude pots métes. allifèr attentive de quelques autres gîtes va

nous montrer qu'un grand nombre de minerais

paraissent être le produit de réactions identiques, et qu'en général l'acide carbonique semble avoir joué, à certaines époques géologiques, un rôle très-important dans la production des gîtes métallifères, et qu'il a de plus exercé une très-grande influence sur la nature de certains dépôts purement terreux.

Mon intention n'est cependant pas de traiter maintenant cette question à fond et de faire en

quelque sorte une revue générale des gîtes métallifères. Je désire seulement établir ici, par quelques faits, combien l'action des sources minérales, et surtout des sources bicarbonatées, a dû être considérable aux époques antérieures. Nous prendrons comme exemple quelques-unes des formations qui enveloppent le plateau central de la France.

Terrains métallifères de Nontron et Thiviers. On connaît par les descriptions de MM. Delanoue et Dufrénoy le district métallifère de Thiviers et Nontron. On sait que le manganèse se trouve là principalement sous forme de rognons, au milieu d'argiles et de jaspes plus ou moins fer-

rugineux. M. Du frénoy assimile ce terrain à jaspes à l'Oxford-Clay,mais on doit plutôt le classer dans

DES MINERAIS DE MANGANÈSE DES PYRÉNÉES. 79

l'oolithe inférieure( ) ; il se prolonge, en effet, avec les mêmes caractères le long de toute la lisière du Limousin, au travers des départements de la Charente, de la Vienne et de l'Indre. On le retrouve encore à Sanxais, Saint-Maixent , etc., sur le bord

du massif ancien de la Vendée. C'est ce même terrain qui est décrit par M. Dufrénoy, comme lias supérieur, aux environs de la mine d'Alloue. Mais ce qu'il importe surtout de remarquer, c'est que ce terrain à jaspes passe au calcaire à jaspes, lorsqu'on s'éloigne du plateau ancien. M. Pelanoue a constaté ce passage 4 Triiviers et à Nontron ;

et, dans le département de la Vienne, je l'ai ob-

servé maintes fois, soit en me dirigeant de Poi tiers vers la Vendée, soit en allant vers le Limousin. Ainsi, ce que M. Dufrénoy appelle le calcaire de Poitiers (oolithe inférieure) , dans l'explication de la carte géologique, n'est autre chose que le terrain à jaspes d'Alloue, de Nontron et de Thiviers,

et, dans toutes ces localités, le terrain à jaspes succède directement aux marnes supraliasiques. Le minerai de manganèse est toujours associé,

(1.) Divers motifs (une coupe observée près de StPardoux par exemple ) ont en effet conduit M. Dufrénoy à assimiler,

dans certains cas, les argiles jaspées à l'Oxford-Clay (Explication de la carte géologique, t. II, p. 66o et 661) ,mais il n'a pas érigé en loi absolue des faits purement locaux. « Quelques doutes ont été émis à leur égard, dit-il ailleurs observé ( des jaspes) qui appar» ( p. 628), mais j'en ai tiennent, avec certitude, à la partie inférieure des for>, mations jurassiques. ), En un mot, et sans multiplier les citations , il résulte clairement de l'ensemble des observations de M. Dufrénoy sur les argiles jaspées à manganèse, que, dans son opinion, ce terrain n'appartient pas à un étage déterminé et que les causes sous l'influence desquelles ses caractères distinctifs ont pris naissance, se sont reproduites à diverses C. époques.