Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 207]

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CREUSEMENT DES PUITS

En 1836, une nouvelle tentative eut lieu, sans plus de succès, à5oo mètres environ au Sud-Ouest du même puits de l'Occident.

Quelques années après, on se décida à tenter encore, dans la même direction, et à 5oo mètres environ de cette dernière avaleresse, le percement de deux puits; mais, lorsqu'ils furent parvenus à la profondeur de 86 mètres, un sondage ayant fait

reconnaître qu'il y avait environ 3o mètres de sables mouvants à traverser, on n'osa pas poursuivre ces enfoncements, à cause des difficultés que devaient présenter ce terrain et le fort niveau qu'il recelait. Loin d'être découragée par tous ces échecs la Société ouvrit, en 1843 , toujours dans la même direction, mais, cette fois, à 5oo mètres au SudOuest de son puits de l'Occident, deux nouvelles avaleresses. M. Alphonse de La Roche, qui était alors directeur gérant de la Société, imagina , pour traverser le balle de sables mouvants, un procédé nouveau , consistant à enfoncer dans le terrain un cuvelage cylindrique en tôle, composé de plusieurs tronçons reliés les uns aux autres par des boulons ; ces puits, désignés sous les noms de n° I et de n° 2

de Saint-Alexandre, avaient respectivement un diamètre de 3,5o et de 2`",5o. Au puits n° r, on parvint à enfoncer le cylindre en tôle jusque dans le schiste houiller ; ce travail fut exécuté, partie en épuisant les eaux affluentes au moyen d'une série de pompes établies dans cette avaleresse, partie en les laissant remonter à leur niveau naturel ; mais, quand on voulut mettre les eaux à plat pour fermer le niveau à la partie inférieure du cuvelage, l'eau et les sables furent refoulés avec force dans l'intérieur, et occasionnè-

A TRAVERS LES SABLES MOUVANTS.

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rent l'écrasement de la partie inférieure du cylindre. L'enfoncement fut arrêté.

Au puits n° 2, le travail fut conduit de la même manière; un accident analogue obligea également de le suspendre. Cependant M. de La Roche n'en avait pas moins

acquis la certitude que, avec son procédé, l'on pouvait vaincre tous les obstacles que présentait l'enfoncement des puits dans les sables mouvants;

aussi n'hésita -t-il pas à faire ouvrir un nouveau puits, le n° 3 de Saint-Alexandre, à 4o mètres au Nord du puits n° 1. On se mit à l'ceuvre dans le courant du mois de mai 1845, et, en mai 1847, l'on avait traversé les 65 mètres de mort terrain qui recouvraient, en cet endroit, le terrain houiller, et dans lesquels se trouvaient 22 mètres de

sables mouvants. M. de La Roche avait donc triomphé de toutes les difficultés que cet enfoncement présentait , et avait atteint le but que la Société de Strépy poursuivait depuis si longtemps. Il avait aussi rendu un grand service à l'industrie

minérale; car, avec l'emploi de son système, le percement des puits dans les terrains très-mouvants ne sera plus considéré, par les mineurs, comme un travail impossible à exécuter, dans le plus grand nombre de cas. C'est ce travail d'enfoncement du puits n° 3 de

Saint-Alexandre, que nous allons décrire.

Avant de commencer, nous donnerons une coupe des terrains que l'on a traversés.

Voici la liste des terrains que l'on a rencontrés dans le percement du puits n° 3.