Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 88]

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SAUVETAGE DE DEUX OUVRIERS

chambre de la marnière, d'où l'on extrait

ENGLOUTIS DANS UNE MARNIÈRE

la

marne. Les deux hommes nullement effrayés de

cet accident, qu'ils ne regardaient pas encore

comme grave, crièrent aux ouvriers manoeuvrant le treuil au haut du puits, qu'il n'y avait là rien d'inquiétant; qu'ils allaient s'occuper de dégager d'abord l'entrée de la chambre et ensuite le bas du puits. A peine achevaient7ils: de parler qu'un éboulement considérable comblait près du quart de la hauteur du puits. On courut immédiatement avertir le maître marneur qui demeure à Saint-Romain. .;,,.Entre 4 et 5 heures du. soir, le même jour, et homme, après vérification de l'état des choses, commençait le percement d'un puits de secours, pendant que MM: Vautier, maire de .Saint-Vincent, et,Yaudry, neveu de madame veuve Bréard, envoyaient 'Chercher d'autres ouvriers. Ces ouvriers étaient de deux sôrtes, savoir : les

piqueurs pour travailler au fond du puits , et les tourneurs chargés de manoeuvrer le treuil placé sur le haut. Ces ouvriers convinrent entre eux que, pour continuer l'approfondissement sans interruption,. ils se diviseraient par relais de trois hommes, dont un piqueur, et-deux tourneurs; ils décidèrent aussi que chaque relai travaillerait deux heures de suite,

et comme il y en avaitquatre, chaque homme, après un travail forcé de deux heures,,devait avoir

un repos de six- heures. Il n'était pas possible d'employer d'une manière utile plus d'hommes dans un même relai. lLDumesnil, juge de paix du cantortede1neit7 rant à Saint-Romain , ayant. entendu; vneetileu 1-4.,q4S1'.M.4.4qg

Saint-Vincent Cramesnil , se rendit sur les lieux

le lendemain 3 , dans la matinée, et fit savoir l'état des choses à M. le sous-préfet du Havre, par exprès.

M. Bérard, ingénieur des ponts et chaussées au Havre, vint, sur l'invitation de M. le souspréfet, voir le travail le 4, à 3 heures du matin il approuva l'organisation adoptée, et laissa sur les lieux un cantonnier avec ordre de lui' faire savoir chaque jour, au Havre, la profondeur atteinte par le puits de secours.

M. le souspréfet du Havre vint lui-même sur

les lieux le 4, entre 2 et 3 heures de l'après-

midi, après avoir adressé â M. le préfet sa lettre d'avis, en date du même jour, io heures du matin. Cette lettre, transmise par M. le préfet, me parvint à 3 heures 3o minutes du soir. Je suis arrivé àSaint-Vincent Cramesnil le 4,

à 8 heures du soir : 'ai trouvé sur les lieux MM. Vautier, maire de Saint-Vincent, Vaudry, neveu de madame 11:éard, et un gendarme à pied.

J'ai immédiatement pris connaissance de l'état des choses d'une manière détaillée.

Le puits de secours avait une profondeur de

I m,35, et celle de l'ancien puits était de 17-,6o dans la partie supérieure demeurée libre , que l'on pouvait seule mesurer. Sur ce dernier puits était resté, muni d'une corde nouvelle, le treuil qui avait servi à son approfondissement, l'ancienne corde ayant été enlevée, et consacrée au service du puits de secours.

Je reconnus (l'abord en nie faisant descendre dans l'ancien puits qu'il était dans un état d'éboulement effroyable , et qu'il y.. aurait folie ,à,>ontre-