Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 41]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

8o

ASSOCIATION DE L'ARGENT

n'ont pas fourni d'argent : en tout, 219 substances ont été essayées, et c'est seulement .un cas sur 17 qui a fourni un résultat nul. D'ailleurs, on ne peut pas conclure que les minéraux qui n'ont pas fourni d'argent en sont totalement dépourvus; car il peut

y exister dans des proportions si minimes qu'il passe inaperçu dans des essais, oit l'on ne peut traiter qu'une quantité de matière très-limitée. Une telle supposition ne serait pas impossible; car, dans un grand nombre d'essais, le bouton d'argent

qui a été obtenu par la coupellation était trop petit pour qu'on pût en déterminer le ,poids; ce qui nous a fait qualifier ces résultats d'impondérables. Dans ces cas , si, au lieu d'opérer sur 8 à io grammes de matière , nous n'en eussions traité qu'un gramme ou une fraction de gramme, le résultat eût été souvent incertain, vu l'extrême petitesse du bouton de retour. Quoi qu'il en soit, tous les échantillons qui ne portent pas l'indication néant peuvent être, considérés comme argentifères, vu que nous en avons extrait par la coupellation des boutons, évidemment plus considérables que la paillette imperceptible qui nous servait de témoin, et qui provenait des réactifs. employés dans l'opération. Nous examinerons plus tard la forme sous laLa présence de l'argent ne peut quelle l'argent est associé aux substances minéêtre attribuée à un mélange lm-raies; mais nous devons prévenir immédiatement Lime de "dieu-Une objection que l'on pourrait nous faire à savoir les de galène.

que l'argent obtenu dans nos essais peut provenir de l'existence de particules très-ténues de galène mélangées assez intimement pour échapper à la vue. Il suffit de parcourir les deux tableaux de nos essais et les descriptions des échantillons qui ont fait l'objet de nos expérience3Tour reconnaître le

AUX MINÉRAUX MÉTALLIQUES.

peu de fondement d'une telle objection. En effet, dans presque tous les échantillons du premier tableau, à l'exception des n" 4i à 5o , on ne peut apercevoir de trace de galène , et (I) un certain nombre provient de localités où l'on n'a jamais signalé l'existence du sulfure de plomb. D'ailleurs, on reconnaît à l'inspection des deux tableaux que, dans plusieurs cas, la galène est moins riche en argent que les sulfures qui Paccompagnent. On ne peut doue pas avoir de doutes sur cette proposition remarquable que les minéraux métal-

liques renferment presque tous de l'argent en quantité assez notable pour qu'on puisse en constater la présence è l'aide d'un essai exécuté sur un petit nombre de grammes. Si les galènes avaient été considérées jusqu'à présent comme possédant,

avec un petit nombre d'autres minéraux métalliques , le privilége de contenir de l'argent, c'est

que les procédés- d'expérimentation auxquels on avait recours étaient imparfaits, et c'est en leur

donnant un degré de précision beaucoup plus

grand que nous avons pu arriver à constater que l'argent, comme le fer, est un métal universellement répandu dans le règne minéral. (i) En général le soin que nous avons mis à faire le triage des substances sur lesquelles nous voulions expérimenter nous autorise à croire que s'il s'y trouve de la galène, c'est seulement en quantité inappréciable, et des traces de cette substance pourraient difficilement introduire dans les prises d'essai des quantités pondérables

d'argent. Dans tous les cas, même en admettant des doutes pour quelques essais, on ne saurait contester la certitude de l'immense majorité de nos résultats.

>orne X Fil

50,