Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 191]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

38o CALCAIRE AURIFÈRE veines, des nodules , et quand il n'est pas visible,

il se trouve disséminé dans la roche sur tous les points. Ou reconnaît sa présence par l'acide ni-

trique qui dégage à l'instant des vapeurs rutilantes. L'analyse a donné les quantités de fer et de soufre qui correspondent au fer sulfuré ordinaire. Pendant la belle saison , ces montagnes sont ta-

pissées dans toutes les cavités d'efflorescences blan-

ches de sulfate de fer et de sulfate de magnésie,

qui, plus tard, sont dissous par les eaux de pluie.

Mes essais ont été faits sur Io grammes, et l'or est très-difficilement dosable. Ma première pensée a été que ce métal devait appartenir au fer sulfuré contenu dans les calcaires. J'ai pris en conséquence trois échantillons. Le premier ne contenait presque

que du fer sulfuré; le deuxième était un mélange de pyrite et de calcaire ; le troisième n'était que du calcaire sans fer sulfuré visible à la vue. Les essais n'ayant été faits que sur Io grammes, j'ai trouvé peu de différence dans le volume des flocons noirs provenant de la dissolution des boutons d'essai par l'acide nitrique à 22°. Il ne m'est donc pas possible de décider aujourd'hui si l'or est disséminé d'une manière uniforme dans les calcaires ou s'il ne se trouve que dans les pyrites. Les montagnes de la Grave, sur la rive droite de la Romanche, présentent une surface immense. La rive opposée offre également les mêmes calcaires adossés sur les terrains de gneiss et de schistes talqueux. Au contact, les pyrites s'y rencontrent encore en plus grande quantité. Il serait intéressant de s'assurer si l'or s'est concentré en quelques points de ces montagnes, plus

381

DE LA GRAVE (I1AUTES-ALPES).

que dans les échantillons que j'ai reçus, et en quantité exploitable. Je terminerai cette notice en faisant connaître encore une circonstance qui peut également présenter quelque intérêt. Les boutons de retour, traités par l'acide nitrique, ont donné des flocons noirs (or). J'ai ajouté, après décantation, de l'acide hydrochlorique. J'ai séparé le chlorure d'argent , et la dissolution restante m'a donné, après avoir été rapprochée, de faibles indices de platine par le sel d'étain. Il sera donc nécessaire, dans les explorations et dans les nouveaux essais, de ne pas perdre de vue la recherche de ce métal. Elle intéresse la science.

Tome X/71, 1849.

23