Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 178]

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APHANITE DE SAINT-BRESSON. 354 se trouve en contact, j'en ai pris un échantillon à la distance de 3 décimètres de la roche pétrosilicense et micacée : il était parfaitement semblable d'aspect à celui dont j'ai donné l'analyse ci.dessus,

355 celle du grani te porphyroïde de la Rochote, quoique APHANITE DE SAINT-BRESSON.

ce dernier contienne un peu d'amphibole comme celui de Saint-Bresson ; il est donc probable qu'il y a

eu passage de la chaux de I' aphanite dans le gra-

et son essai m'a démontré qu'il avait aussi à très-peu

nite, et si l' aphanite au contact du granite est

près la même composition, car sa teneur en silice était de 46,47 p. o/o , et il contenait 7,57 p. o/o

de quelques centièmes moins riche en chaux que

de chaux. Il est facile maintenant d'apprécier les modifications que présente la composition chimique du granite à mesure qu'on s'approche de sa ligne de contact avec l' aphatzite.

En effet on voit d'abord, d'après la composition chimique de la roche pétrosiliceuse, et surtout d'après sa teneur en silice, que cette roche se rapproche beaucoup plus du granite que de l'aphanite; on doit donc la regarder comme un granite modifié : d'un autre côté la teneur en silice de 63,8o de la roche pétrosiliceuse est plus petite

que celle que j'ai trouvée pour les granites porphyroïdes et amphiboliques des Vosges : le granite porphyroïde et amphibolique de la Rochote, qui ne diffère pas de celui de Saint-Bresson, et qui en est peu éloigné, contient en effet 68,5o de silice et seulement 1,29 de chaux ; au contact de aphanire il y a donc eu diminution dans la quantité de silice qui se trouvait dans l'unité de poids du granite. Cette diminution peut s'expliquer par un accroissement de bases : et l'on conçoit ,. d'ailleurs, dans l'hypo-

thèse très-probable d'une origine et d'une action ignée, qu'une roche aussi basique que 1' aphanite, se trouvant fluide au contact du granite, a pu le ramollir et le dissoudre par l'action de ses bases ; c'est ce qui a don nélieu à la rochepétro siliceuse micacée.

On peut remarquer du reste que la teneur en chaux de la roche,pétrosilicense est plus grande que

aphanite normale dont j'ai donné l'analyse antérieurement , cela tient sans doute à ce qu'elle s'est appauvrie en chaux dans celles de ses parties qui sont près de la ligne de contact, et à ce qu'un peu de cette chaux est entrée en dissolution dans la pâte du granite. On conçoit que ce qui a eu lieu pour la chaux

a dû avoir lieu pour les bases à i atome, telles que la magnésie et le protoxyde de fer, qui sont en plus grande quantité dans l' aphanite que dans le granite. D'un autre côté, l'inverse a pu se produire aussi pour les bases qui sont au contraire en plus grande quantité dans le granite. Il importe d'ailleurs de remarquer que des phénomènes de pseudomorphose et de décompo.

sition analogues à ceux par lesquels M. Bischof (1) explique le métamorphisme observé au

contact du basalte avec les roches encaissantes ont pu s'ajouter à l'action ignée, et contribuer au métamorphisme qui vient d'être décrit. En résumé, il est constant, d'après ce qui précède, qu'au contact de l' aphanite et du granite il s'est produit un métamorphisme , qui dans le

granite consiste en une double modification,

l'une dans sa composition minéralogique , l'autre dans sa composition chimique.

La première résulte de l'examen de la roche (1)'Bisehof. Lehrbuch der Chemischen und Physikalishen Geologie, t. II, p. 75'2.