Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 175]

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APHANITE DE SAINTBRESSON.

APHANITE DE SAINTBRESSON.

foncé que celui de la diorite du Pont-Jean et elle tire même un peu sur le gris-noirâtre ; à cause de sa couleur on serait d'abord tenté de la regarder comme une variété compacte du mélaphyre et surtout du spilite de Faucogney ; mais je n'y ai pas vu d'augite ni de fer oxydulé : d'ailleurs son pouvoir

magnétique et trop faible, car j'ai trouvé qu'il n'était que de... 52.

On y observe quelquefoisdes lamelles microscopiques vert-noirâtres, qui sont un peu fibreuses, et qui paraissent devoir être rapportées à l'amphibole; il:y a aussi accidentellement un peu de pyrite de fer et des veinules très-petites qui sont remplies d'épidote vert-pistache, mais généralement elle est bien homogène et elle est formée par une pâte feldspa-

thique grenue, dans laquelle il y a beaucoup de petites stries très-fines entre-croisées en tous sens qui indiquent la présence d'un feldspath du sixième système. En masse cette pâte paraît verte; mais en

petites écailles elle est verdâtre et translucide. Par l'altération atmosphérique elle se kaolinise, mais seulement jusqu'à quelques millimètres de la surface ; elle prend alors une couleur blanchâtre parsemée de quelques points verts; ce 'qui

montre que le feldspath ou du moins la pâte feldspathique en est l'élément dominant. Cette roche est extraordinairement tenace, et il est très-dillicile de la casser avec le marteau. J'ai fait bouillir un fragment de l'aphanite de Saint-Bresson avec de l'eau, afin de chasser l'air renfermé dans ses pores, et j'ai constaté qu'avec l'acide acétique il ne fait pas d'effervescence; avec l'eau régale bouillante, il en donne une qui est beaucoup plus faible que celle des autres roches

décrites précédemment, et qui, de même que

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pour ces dernières, a lieu seulement dans certaines parties du fragment. Quand on la fait bouillir avec un acide, elle se décolore un peu à la surface ; niais beaucoup moins que la diorite du Pont-Jean ; on y observe alors des points verts qui ont résisté à l'acide et qui doivent sans doute être rapportés à l'amphibole. L'apha ni te de Saint-Bresson fond facilement à la temperature du four de verrerie et elle donne un verre ressemblant à l'obsidienne et d'une dureté à peu près égale à celle du feldspath : il est homogène, compacte, cassure bien conchoïde; en niasse il est

opaque, d'un beau noir, m ais en esquilles, il est trans-

lucide et d'un brun tirant légèrement surie rouge. _Dans un creuset brasqué elle donne un culot de fonte blanche, lamelleuse et très-cristalline, qui doit contenir du manganèse , et une scorie d'un vert-bouteille rayant le verre, et qui est très-bulleuse à sa partie supérieure. J'ai fait l'essai d'un échantillon que j'ai pris sur la droite de l'affluent du Breuchin , entre l'église de Saint-Bresson et le hameau de la Broche. Sa densité est de 2,968. J'ai trouvé pour sa composition : Silice

Alumine et peroxyde de fer. Protoxyde de manganèse. . Chaux Magnésie (diff.) Soude Potasse

Perte au feu Somme

46,83 30,33 traces. 9,55 6,86 3,57 0,87 1,99 100,00

Pour séparer l'alumine et l'oxyde de fer de la magnésie, j'ai employé l'hydrosulfate d'ammoTorne

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Densité. Analyse.