Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 147]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

292 GISEMENT DU BITUME, DU LIGNITE ET DU SEL

Dbri(le co- Les seuls vestiges d'animaux, qui jusqu'à préquillei terrestres Bechelbronn, sont des ou d'eau douce, sent aient été rencontrés à coquilles qui se trouvent précisément au milieu des empreintes de tiges végétales. Ces coquilles sont friables, déformées, et dans un si mauvais état de conservation qu'elles sont difficilement reconnaissables. Elles paraissent appartenir aux genres bulime , cyclostome, hélice, lymnée maillot (1). Quoique ces coquilles soient d'origine terrestre ou d'eau douce , leur présence ne suffit pas pour

que l'on puisse conclure avec certitude, que les couches dont elles font partie ne sont pas marines ; car elles peuvent avoir été charriées des côtes voisines, avec les vestiges fragmentaires de bois qui

les accompagnent : ce fait est d'autant plus possible que l'on rencontre ces débris au milieu de sables grossiers.

Les couches de Bechelbronn sont connues, par

les différents travaux qui y ont été, ouverts sur mètres d'épaisseur (2), sans qu'on en ait encore atteint la limite inférieure.

Les veines bitumineuses exploitables dont on a terrain exploré.. conservé le souvenir, occupent dans ce terrain Épaisseur du

différents niveaux qui sont compris dans une

épaisseur totale de 8o mètres. La fig. 2, Pl. Ir, montre la disposition des veines qui ont été rencontrées pendant ces quinze dernières années. Certaines veines de sable, particulièrement Du gaz ilflam-

mable ale as'exhnt du boodamme bitumisable neux.

celles qui sont riches en bitume , exhalent de l'hy-

C'est sur les haldes du puits Salomé et du puits Joseph que j'ai trouvé le plus de ces coquilles. Depuis l'orifice du puits Madeleine jusqu'au fond du puits Joseph..

PRÈS BECHELBEONN ET LOBSANN (BAS-RIIIN). 293

drogène proto-carboné avec une abondance telle qu'il s'est produit à plusieurs reprises des inflammations dans les travaux. Une détonation de cette

nature, survenue le 16 juin 1845 dans la veine Madeleine, et plus violente que toutes celles qui

ont eu lieu depuis un siècle, a causé la mort à cinq mineurs. On évite le retour de pareils accidents en ne pénétrant plus dans les travaux qu'avec la lampe de Davy, et en suspendant l'exploitation pendant l'été, époque à laquelle l'aérage est peu actif. On a pu juger de la violence avec laquelle l'hy- viotence de ce drogène carboné se dégage quelquefois des cou-,dinégeZemsecnatsd.' ches de Bechelbronn, lorsqu'on a foncé le puits Joseph, au mois d'avril 1849. A une profondeur

de 19'11,5o, on rencontra un premier dégagement très-fort de grisou, qui néanmoins n'arrêta pas le travail : ce dégagement résultait de ce que l'on se trouvait sur le toit d'une couche de sable bitumineux de om,50 d'épaisseur, dont l'existence était inconnue. Quand on arriva à la profondeur de 32 mètres, le gaz s'échappa du fond du puits plus violent que jamais, avec accompagnement d'une veine d'eau d'un volume de 13 litres par minute, qui était projetée à 2 mètres en distance horizon-

tale. Le jaillissement du gaz faisait alors entendre un bruit que les mineurs ne peuvent

mieux comparer, pour l'acuité et la force, qu'aux cris de plusieurs porcs qui sont sous le couteau du boucher : ce bruit était tel qu'il couvrait totalement la voix des ouvriers. Le sol argileux, par les interstices duquel s'échappait le grisou , quoique ayant un mètre d'épaisseur, bouillonna pendant deux jours, comme la surface d'une chaudière de raffinage de pétrole en pleine ébullition.

En présence d'un tel dégagement de gaz, et