Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 142]

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SUR, LES DUNES

difficile de préciserl l'origine (1), et qui se serait déposée sur de grandes étendues, mais il n'y a eu d'accumulation que dans les dépressions où elles ont constitué des grès très-ferrugineux ou même des minerais de fer, tandis que sur la partie du (1) M. Daubrée a publié, dans les Annales des mines de 186, tome X, des recherches fort intéressantes sur la formation des minerais de fer des lacs et des marais. M. Daubrée insiste sur ce fait essentiel que le peroxyde

de fer disséminé dans des terrains superficiels et peu cohérents, où se trouvent des matières végétales, est susceptible d'être dissous par les eaux pluviales sous l'influence de certains produits qui résultent de la décomposition des végétaux. Le peroxyde serait d'abord réduit à l'état de protoxyde, et ce dernier donnerait, en se combinant avec les acides carbonique et crénique , des sels solubles qu'entraîneraient les eaux des sources. Si le courant est rapide, le transport aura lieu jusqu'à de grandes distances, et M Daubrée pense que dans la vallée du Rhin, la plus grande partie de ces matières ferrugineuses descend jusqu'aux plaines basses de la Hollande. Si les sources aboutissent au contraire à des ruisseaux de faible pente ou à des marécages, le fer s'y suroxyde , l'acide carbonique se dégage peu à peu et il se forme un précipité qui se compose principalement de protoxyde et de peroxyde de fer combiné avec de l'acide crénique et de l'eau. Tant qu'il n'y a pas eu dessiccation, il reste en outre une certaine quantité d'acide carbonique. Dans le cas d'un séjour prolongé dans les marais, il arrive en outre qu'il se dépose des carapaces ocreuses d'infusoires et que de l'acide phosphorique provenant de mollusques et coquilles diverses s'unit à l'oxyde de fer. Telle serait l'origine d'un grand nombre de dépôts de

minerai de fer que ion observe dans diverses contrées basses et marécageuses de l'Europe. Il existe de pareils gisements dans les plaines des landes

283 sol en relief la précipitation n'a eu lieu qu'en faible abondance. DU GOLFE DE GASCOGNE.

Tel est le cas des monticules mentionnés tout à l'heure, et, tandis qu'à leur pied s'est formé un grès ferrugineux très-rouge et tenace, ils ne sont à leur cime que faiblement colorés, et les sables y sont restés tout à fait friables. de la Gascogne, et M. Guilland , capitaine d'artillerie, présenta il y a quelques années à l'Académie de Bordeaux un mémoire dans lequel sont rapportées de nombreuses observations relatives à la formation contemporaine du

minerai de fer; et même à sa reproduction dans d'anciennes minières abandonnées. Il n'est pas rare en outre de rencontrer dans les sables ferrugineux du grand terrain de transport qui s'est répandu sur cette contrée , le phénomène de l'enlèvement de toute trace d'oxyde à 2 ou 3 centimètres de distance de racines pourries et l'explication de M. Kindler qui attribue ce phénomène à l'action d'acides végétaux est tout à fait admissible. Les produits de cette précipitation n'ont toutefois encore que peu d'étendue dans les landes de Gascogne, et, de même que les gîtes qui ont été l'objet des ingénieuses recherches de M. Daubrée , ils ont été formés aux dépens de dépôts plus anciens. Ainsi M. Daubrée admet que les sources ferrugineuses de l'Alsace s'échappent d'une argile ocreuse appartenant au terrain tertiaire supérieur, ou qui même a été ultérieurement remaniée. De même dans la Gironde, les sources dont les eaux laissent précipiter le minerai proviennent de sables ou de grès friables , où l'oxyde de fer s'est accumulé à l'époque du dernier cataclysme

diluvien. Dans l'un et l'autre cas, l'origine de cette substance est encore incertaine et il est probable que son dépôt s'est opéré dans des circonstances tout à fait analogues à celles qui ont déterminé la production des gisements considérables que l'on rencontre intercalés au milieu des couches des périodes tertiaires et du Jura.