Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 25]

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PRÉPARATION MÉCANIQUE DES MINERAIS

et à l'appareil Brunton. Un attirail en bois d'une soixantaine de mètres de longueur, incliné de 20 à 300 sur l'horizon, transmet le mouvement de la machine aux pompes alimentaires. M. Mark, consul d'Angleterre à Malaga, qui a engagé des capitaux importants dans cette entreprise, m'a introduit dans l'atelier avec la plus grande obligeance; mais je n'ai pas pu voir le nouvel appareil de lavage que l'on tenait secret. La machine à vapeur est à détente et à deux cylindres. MM. Mark et Brunton m'ont assuré que tous les joints de cette machine étaient formés par simple juxtaposition des pièces métalliques, rete-

nues au moyen de boulons, sans interposition Cylindres broyeurs unis.

d'aucune substance étrangère. Cette perfection d'ajustage a considérablement facilité la pose de la machine. Les cylindres broyeurs, solidement enclissés dans des cages en fonte et commandés par

des engrenages, ont o0',4o de diamètre et orn,5o de table; ils sont unis. On a renoncé aux cylindres cannelés employés d'abord pour le dégrossissage; ces cylindres donnaient des produits de grosseur trop inégale; on a trouvé avantage à leur substituer le cassage à la main. On commence donc par réduire ainsi le minerai en fragments de grosseur un peu moindre que celle des pierres destinées à l'entretien des grandes

routes en France, et c'est cette pierraille qu'on livre aux cylindres unis pour la transformer en

sable de i à 2 millimètres de côté. L'arbre horizontal qui transmet le mouvement de la machine aux cylindres a 5 ou 6 mètres de longueur 3 il porte 2 ou 3 manchons d'assemblage en fonte, disposés pour rompre dans les casde ré-

Manchons de sûreté.

sistance ex traordina i re.

DANS LE MIDI DE L'ESPAGNE.

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Comptant sur la rupture de ces pièces de sûreté, on a renoncé aux leviers ou ressorts usités dans les constructions anciennes. Suivant M. Brunton , la faculté de se déplacer, L'écariementiles .

dr est inqui est laissée à l'un des cylindres, dans ces dis- cvylines positions, ne protége l'appareil contre des cas ac- arlable. cidentels et généralement rares, qu'en donnant

lieu d'une manière permanente à l'irrégularité du sable produit. Si ce défaut est réel, il est assu-

rément fort grand, et le minerai de Carthagène est assez tendre et homogène pour qu'on ait eu raison de chercher à se soustraire aux inconvénients qui peuvent résulter des variations de position de l'un des cylindres. Mais j'ignore si, pour des minerais de ténacité variable et mêlés de parties très-dures, il serait facile de couler à coup sûr des manchons en fonte capables d'une résistance donnée, avec assez de précision pour qu'ils rom-

pissent à temps convenable, sans donner lieu à des arrêts trop fréquents. fi semble que, dans des cas pareils, on ne doit pouvoir s'assurer l'avantage

d'une marche régulière qu'au prix d'un déploiement de forces de beaucoup supérieur à ce qu'exige le broyage de la masse du minerai. Moyennant ce sacrifice, il est possible que l'usage des manchons de sûreté convienne dans tous les cas. A l'aide des variations de vitesse de l'appareil on ferait face aux variations de résistance. Peutêtre est-ce en vue d'un système de travail basé sur ce principe qu'on s'est donné une force de 35 che-

vaux, force qu'il y aurait lieu, sans cela, de regarder comme exagérée pour un essai.

Les deux cylindres sont animés d'une même vitesse de 8o tours par minute; mais ou croit avoir à se plaindre de cette disposition. Le minerai de Tome X FI, 1849.

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