Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 23]

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PRÉPARATION MÉCANIQUE DES MINERAIS

DANS LE MIDI DE L'ESPAGNE.

l'étroitesse qu'il est possible de donner aux auges dans lesquelles se fait la trituration des matières. Dans les constructions ordinaires, la surface de

dont la pente serait dirigée vers les pilons, et, dont la longueur et la hauteur seraient déterminées par expérience, de manière à ne laisser sortir que des sables de grosseur convenable. La /4. 15 de la Pl. 1. donne une idée de la disposition que j'indique comme pouvant offrir quelques avantages dans certains cas, dans le cas, je suppose, de matières friables qu'il importerait de ne pas broyer trop fin. Au moyen de la disposition proposée, on parviendrait vraisemblablement à pouvoir se passer

l'auge est de 3 ou 4 fois aussi grande que la somme

dés bases des pilons qu'elle reçoit ; cette surface peut être moitié moindre dans un boca rd construit à l'espagnole, et il semble possible de tirer parti de cette différence. En effet, la largeur de l'auge lais-

sant aux matières la liberté de glisser les unes sur les autres sous le choc des pilons, elles se soustraient en partie à ce choc, et le broyage est d'autant plus incomplet que les matières sont introduites plus abondamment à la fois. Dans tout genre de bocard , il est possible de régler le chargeaient de manière à n'introduire sous les pilons à chaque coup, que des matières de calibre uni-

forme et en quantité telle que le niveau de ces matières dans l'auge ne dépasse jamais une certaine limite. On n'accorde généralement pas à ces soins toute l'importance que je leur attribue. Mais ce n'est pas la construction du bocard qui s'y oppose : il en est tout autrement pour ce qui est de la largeur de l'auge ; ce n'est guère que dans le système espagnol qu'il est possible de réduire cette largeur à ce qui est strictement nécessaire pour recevoir les pilons. Mais si l'on se contentait de rapprocher les parois de l'auge en conservant leur verticalité ordinaire, l'introduction des matières et l'évacuation du sable auraient

probablement plus à souffrir de cette modification que le broyage n'y gagnerait. Il conviendrait donc de ne rétrécir que la partie de l'auge qui est habituellement remplie de matières; c'est seulement la partie supérieure de chacun des deux grands côtés qui devrait être rabattue en un plan incliné

de grilles dans tous les cas, et ce serait à mon sens un progrès bien important; car l'utilité des grilles,

surtout quand elles sont à tissu serré, me parait être complétement illusoire. Elles ne servent qu'à opérer continûment et sans main d'ceuvre le criblage des sables expulsés de l'auge ; mais ce criblage s'exécute ainsi dans les conditions les plus

défavorables qu'on puisse imaginer : rien ne serait plus aisé que de le remplacer par un criblage mécanique, qui ne coûterait pas plus et serait infiniment supérieur sous tous les rapports. On y gagnerait de réduire considérablement les obstacles de tous genres qui, dans les bocards ordinaires, s'opposent à la sortie des sables et doivent augmenter démesurément la production des schlamms, produit inévitable sans doute, mais dont il importe

beaucoup de réduire la quantité autant que possible , puisque les seules difficultés sérieuses que la préparation mécanique des minerais présente sont dues aux schlamms. Les Espagnols travaillant à sec, n'ont pas à se préoccuper de ce qui vient d'être dit sur la disposition des auges ; je n'ai présenté l'aperçu qui précède sur les principaux éléments à considérer dans