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Annales des Mines (1846, série 4, volume 10)

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

M. Brochant de Villiers fit voir que cet usage n'était nullement conforme à la nature des choses,

attendu que les mines sont données par concessions gratuites du souverain; qu'elles n'ont pas de valeur absolue et qu'on n'en obtient de produits qu'en proportion du travail et des capitaux qu'on y applique; qu'en outre il était contraire à la morale publique, parce qu'il conduisait l'autorité souveraine à sanctionner par son attache, et par conséquent à prendre sous sa responsabilité, les estimations de l'agiotage, celles même qui sont le plus scandaleusement exagérées. M. Brochant de Villiers pensait donc qu'il fallait que la valeur des mines restât indéterminée dans les statuts des sociétés anonymes, et que l'appréciation en devait être laissée à ceux qui sont intéressés à la connaître. Ces sages idées, d'abord vivement combattues, ont fini par triompher et par faire jurisprudence. On les a même appliquées à des sociétés anonymes qui n'ont pas pour objet l'exploitation des mines.

M. Brochant de Villiers avait au surplus une

grande expérience du mécanisme des sociétés de cette nature et des conditions de leur prospérité. Depuis longtemps il était un des administrateurs de la manufacture de glaces de Saint-Gobain, et

c'était en grande partie par ses soins que ce

célèbre établissement avait passé du régime des sociétés en commandite à celui des sociétés anonymes. En 1826 il publia, conjointement avec M. DuMémoire sur les

mines de plomb frénoy et M. Elie de Beaumont, un mémoire sur du Cumberland.

les mines de plomb du Cumberland et du Derbyshire. Le voyage qu'il venait de faire en Angle-

SUR M. BROCHANT DE VILLIERS.

747 terre, et dont il avait profité pour visiter ces mines,

se rattachait à l'exécution de la carte géologique de France, opération capitale qui l'occupa tout le reste de sa vie et sur laquelle .je reviendrai .bientôt. Le mémoire dont il est ici question est divisé en deux parties : la description des gisements de minerai de plomb et la préparation mécanique de ces minerais. La première partie seule est due à M. Brochant de Villiers. On y reconnaît l'observateur judicieux,

qui avait répandu tant de lumière sur la constitution des Alpes.

Le 27 avril 1832, une ordonnance royale sup- Nouvelle orga-

prima le grade d'inspecteur

divisionnaire des snei saa tgi éotnjautCOfl

mines et réunit les fonctions attribuées à ce grade mines. à celles des inspecteurs généraux. Par la même ordonnance , le nombre des in-

specteurs généraux fut porté à six, dont trois de première classe et trois de deuxième classe. M. Brochant de Villiers se trouva compris dans cette seconde catégorie des inspecteurs généraux. Le 24 août de la même année, il fut nommé officier de la Légion d'honneur. En 1833 , il donna une traduction du Manuel Traduction da géologique de M. Henry T. de la Bèche. Cet ou- Manuel géologique de 'FI de la vrage avait déjà beaucoup de succès. Il était à sa Bèehe. 1831 seconde édition , et l'on s'accordait à reconnaître

que de tous ceux que l'on devait à l'Angleterre sur la géologie, c'était à la fois le plus méthodique et le plus complet. M. Brochant de Villiers s'est plu à reconnaître que plusieurs ingénieurs des mines, MM. de Boureuille , Malinvaud , Baudin et d'Elennezel l'ont aidé dans ce travail, et que leur coopération avait

Tome X, 1846.

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