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Annales des Mines (1846, série 4, volume 10)

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brèche, lui apprit qu'il en existait une belle table chez un marchand de Paris, et que cette table renfermait une coquille fossile.

M. Brochant de Villiers ne tarda pas, on le pense bien, à mettre cette indication à profit. Il reconnut que la table en question était bien en brèche de Villette et qu'elle contenait effectivement un fossile parfaitement conservé. Ce fossile était une ammonite ou un nautile de 16 centimètres de diamètre moyen (1).

La joie que lui causa cette découverte inattendue est peinte beaucoup mieux que je ne saurais le faire dans le passage suivant d'un mémoire

qu'il lut à l'Institut le ï s mars 1816 sur les terrains de gypse ancien qui se rencontrent clans les Alpes : Mémoire sur terrains de gypse ancien qui se rencontrent dans les Alpes. les

SUR M. BROCHANT DE VILLIERS.

NOTICE NÉCROLOGIQUE

« J'ai donc la satisfaction de pouvoir présenter aujourd'hui une preuve décisive de mes conclusions sur les calcaires de transition de la Taren-

taise et autres montagnes environnantes, et par une circonstance heureuse, de . l'offrir dans

la seule roche de cette contrée qui soit bien connue à Paris.

» Qu'il me soit permis de faire ici une re-

marque à l'avantage de la géologie, qui a été si longtemps attaquée, et avec quelque apparence de raison, parce que la plupart des principes de cette science ne diffèrent entre eux que par un degré plus ou moins grand de probabilité. Cet exemple me paraît faire voir que nous

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» pouvons aujourd'hui, en suivant fidèlement la

marche exacte d'observations qui nous a été

tracée depuis trente ans par des savants illustres, arriver à la vérité, ou au moins en approcher de bien près sur plusieurs points, puisqu'en effet les résultats auxquels je n'avais été conduit d'abord que par des rapprochements, se sont trouvés postérieurement confirmés par une observation décisive. »

Ce mémoire sur les terrains de gypse ancien fut suivi , presque immédiatement, d'un autre

mémoire sur les roches granitoïdes du Montblanc et des cimes les plus élevées qui l'entourent. Ces deux ouvrages formant le complément des observations de M. Brochant de Villiers sur les Alpes, je crois devoir, au risque de rompre un peu l'ordre des temps, en présenter de suite un aperçu. Les terrains de gypse sont abondamment répandus dans les vallées des Alpes. M. Brochant de Villiers s'était contenté de les indiquer sommai-

rement dans son premier travail, par ce que le temps lui avait manqué pour en déterminer rigoureusement la position géologique ; mais , dès lors, il S'était promis d'en faire une étude spé-

ciale.

Il les a visités presque tous. Néanmoins il* n'a décrit avec détail que ceux qui se trouvent I° Au val Canaria , situé au pied du Saint-Go-

thard; a° Dans la vallée de Cogne, laquelle débouche

dans la vallée de la Doire, au Midi de la ville (1) M. Brochant de Villiers trouvait à ce fossile des caractères qui se rapprochaient à la fois des ammonites et des nautiles. M. Dufrenoy, que j'ai consulté, le considère comme une ammonite.

d'Aoste ;

3° Dans la Tarentaise, que l'auteur, quand il s'agissait d'observations géologiques, considérait toujours comme une seule et même localité ;