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Annales des Mines (1846, série 4, volume 10)

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250 NOTICE NÉCROLOGIQUE tait pas de moyens certains de distinguer les fontes blanches des bords du Rhin de celles qui ne sont employées que pour fer. M. Voltz fit voir que cette opinion ne pouvait être soutenue. Il envisagea la question sous toutes ses faces, s'occupa de la nature physique et chimique des fontes miroitantes, des circonstances sous lesquelles elles se pro-

duisent, et déduisit de cet examen des conséquences opposées à celles qui avaient été émises.

Tout, dans l'opinion de M. Voltz , était précis, et il fut chargé de rédiger une instruction pour les directeurs des bureaux de douanes de Strasbourg et de Forbach , qui pût les mettre à même de distinguer, parmi les fontes étrangères, celles qui, provenant du grand duché du Rhin, jouissent, sous le nom de fontes blanches miroitantes, de propriétés qui les rendent particulièrement propres à la fabrication de l'acier.

Les idées de M. Voltz sur la constitution intime des diverses natures de fonte de cette partie de l'Allemagne provenaient d'une étude

toute spéciale qu'il avait Lite , sur les lieux

mêmes de production, du travail de la fonte et du fer provenant des minerais spathiques des environs de Siegen, et de la lecture d'un mémoire fort intéressant sur ces fontes et minerais , que l'on doit à M. de Karsten. Ce mémoire a été traduit de l'allemand par M..Voltz et a été inséré par extrait dans les Annales des mines pour l'année 1838. Depuis cette époque, sa santé s'est de plus en plus affaiblie ; cependant , bien qu'il eût été obligé de s'abstenir de prendre part aux travaux du Conseil des mines pendant les étés de 1838 et de 1839, pour se rendre en Suisse, aux eaux ,

SUR M. VOLTZ.

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de Louche, ses collègues avaient l'espérance

qu'il pourrait longtemps encore les éclairer de ses conseils et de son expérience. Vain espoir! le 6 février 184o, il éprouva, au milieu d'une séance du Conseil général des .mines, une légère indisposition, qui parut d'abord de nature à céder aux premiers soins de son médecin; mais quelques jours s'étaient à peine écoulés que les effets en devinrent de plus en plus alarmants; et, six semaines après, nous avions la douleur de le conduire à sa dernière demeure.. La vie de notre bon et estimable camarade a été tout entière consacrée à l'étude de l'art de l'ingénieur ; et l'on peut dire que les distractions du monde n'ont point existé pour lui. Son caractère s'était, par suite, soustrait à l'exigence de ces formes d'usages qui, trop souvent peut-être, portent des personnes, douées d'ailleurs de nobles sentiments, à n'émettre leur opinion lorsqu'elle

peut ne pas être partagée de tous, qu'avec de certains ménagements qu'on ne saurait néanmoins

taxer de faiblesse. M. Voltz , plein d'une profonde conviction de la vérité des pensées qui le dominait, les exprimait, sans hésiter, en un langage simple, franc, sans détour, mais qui parfois pouvait paraître empreint d'un mécontentement que provoquaient des moeurs et des usages qu'il jugeait peu en rapport avec la pratique d'une sévère probité. Cette disposition d'esprit n'était, au reste, qu'une nouvelle preuve de la délicatesse et de la loyauté de son c iractère; et jamais elle n'a mis d'obstacle à ce que des relations intimes s'établissent entre lui et ceux qui connaissaient la pureté des sentiments dont son coeur était rempli. Aussi est-ce pour nous un besoin de rappeler,