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Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)

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EXPLOSION DE LA CHAUDIÈRE

DU BATEAU A VAPEUR LE CITIS.

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à l'alimentation, et avec la partie supérieure de cette même chaudière par une seule tubulure située à son extrémité opposée au foyer, et desti-

propriétaire, MM. Schneider et Bourdon celui-ci directeur des ateliers de construction du

née à la transmission de la vapeur formée dans le bouilleur. La chaudière ainsi composée était fermée à l'avant par un fond plat , en tôle,

plusieurs mécaniciens et chauffeurs expérimentés.

to millimètres d'épaisseur, portant deux tubes

indicateurs en verre et trois robinets indicateurs. Elle était en outre munie de deux soupapes de

sûreté, ayant l'une 12 centimètres, et l'autre 4"nt.,2 de diamètre, de deux rondelles fusibles marquées des numéros 155 et 165. D'après l'article 5 de l'ordonnance royale du 29 octobre 1823,

et la table des forces élastiques de la vapeur annexée à la circulaire du 19 mai 1825, ces timbres doivent correspondre à une pression de 4 atmosphères dans l'intérieur de la chaudière. La chaudière ne portait pas le timbre constatant qu'elle avait été soumise à l'épreuve d'une pression hydraulique triple de la pression effective de la vapeur, et la commisssion de surveillance de Chalons-sur-Saône s'est assurée que cette épreuve n'avait point été faite.

Il paraîtrait que la chaudière n'était pas pourvue d'un manomètre. La commission de surveillance ne paraît pas avoir vérifié si la charge des soupapes de sûreté correspondait exactement à la pression intérieure de 4 atmosphères. La chaudière avait été exécutée dans l'usine de Pont-sur-l'Oignon ( Haute-Saône ). Téta blissem ent du Creusot avait été chargé de confectionner la machine à vapeur, et de compléter les aménagements. Le dimanche 17 février 1841 eut lieu le pre

muer essai du bateau à vapeur en marche.

Creusot, étaient à bord ; avec eux se trouvaient

Suivant la déclaration de MM. Bourdon et Schneider, les feux furent allumés, .à midi, avec des charbons de mauvaise qualité du canal du Centre. A deux heures et demie, les machines purent commencer à fonctionner. Le bateau descendit la Saône trèS-lentement. Bien que la pression

fût très-faible, une soupape mal rodée laissait perdre la vapeur. Arrivés à 4 kilomètres au-dessous de Chalons , au port Guillot , on résolut d'arrêter, pour renouveler le feu avec des charbons plus gros. La grille fut décrassée et rechargée de charbons frais. Le bateau était arrêté depuis 15 à 25 minutes, amarré à terre ; MM. Schneider et Bourdon venaient de quitter la chambre des machines et de. remonter sur le pont ; ils déclarent qu'ils s'étaient assurés l'un et l'autre du niveau de l'eau, à l'avant de la chaudière, tant par l'inspection des tubes indicateurs que par les robinets de jauge. Aucun ordre de départ n'avait été donné lorsque l'explosion eut lieu; peu d'instants après le bateau avait sombré; sur vingt-Six personnes qui étaient à bord, onze furent tuées, et neuf blessées plus ou moins grièvement. Le lundi, 25 janvier, la chaudière fut retirée de l'eau , et le bateau mis suffisamment à sec, pour que l'on pût constater les effets de l'explosion.

Le fond antérieur de la chaudière, le foyer et la partie du cylindre intérieur qui recouvrait le foyer, avaient été projetés au loin vers ravant du bateau. Le reste du cylindre intérieur contenant