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Annales des Mines (1816, série 1, volume 1)

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SUR EN NOUVEL AÉROLITHE..

L'aérolithe est fort pesant, enveloppé d'une croûte noire extrêmement mince, unie et lisse à l'extérieur, parfaitement \compacte , dont la cassure vitreuse , parsemée de petits pores ronds

et assez rares, ressemble à celle de certaines crasses de forge. La pierre acquiert une légère teinte brune à l'approche immédiate de cette croûte. L'intérieur de l'aérolithe est d'un gris blanc légèrement verdâtre ; tendre et se laissant rayer au couteau ; sec au toucher et friable jusqu'à s'égrener sous la pression du doigt. Sa texture grenue parait composée .de petites lames cristallines, d'un reflet vif et nacré qui rappelle à-peu-près celui de la chaux carbonatée ferrifève , ou spath perlé. Aucune pâte apparente ne lie ces grains lamelleux dont la cassure transversale est vitreuse, et que l'on serait tenté de prendre pour une cristallisation ignée, ce qui est d'autant plus naturel à penser que l'aérolithe,

dans son cours, a été sans dutue à l'état de fusion

liquide ou pâteuse,- -

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La cassure fraîche est d'un gris de perle parfait. Elle est inégale et grenue. On a observé au milieu de cette cassure un indice de cristal plus complet, dont la forme approchait de celle

d'une table ou prisme court oblique à bases

rhombes, et dont une des faces latérales ou l'un des pans. est bien visiblement lamelleux. L'aérolithe est parsemé d'une multitude de points noirs très-petits.qui , à la loupe, paraissent ferrugineux et ont l'éclat noirâtre du schéelin férruginé (wolfram ). Ce sont probablement ces particules métalliques très-nombreuses qui donnent à la pierre sa grande pesanteur. La subs-

SUR UN NOUVEL AÉROLITHE.

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tance principale, grise et nacrée, est évidemment terreuse (1). L'aiguille aimantée reste immobile à l'approche de la partie intérieure de cette pierre, et cette insensibilité magnétique très-remarquable n'a été observée, je crois, que dans un aérolithe tombé en Moravie. Enfin, l'acide nitrique n'a aucune action, ni sur l'intérieur de la pierre, ni sur sa croûte extérieure. Note sur le même Aérolithe, par M. GILLET ûE L.dU11101V-T inspecteur général au corps royal des mines_ Lorsque M. Calmelet me donna l'aérolithe tombé près de Langres, qu'il a ensuite décrit dans la note précédente, le cristal était peu visible, étant fort engagé dans la pierre; en observant plusieurs morceaux de cet aérolithe, j'y remarquai d'autres surfaces planes qui semblaient indiquer une tendance générale à la cristallisation. Il est malheureux pour les sciences, pour le corps des mines, que ce jeune ingénieur, rempli de talens, ait été enlevé à la fleur de son âge (2); il devait retourner à Langres sa patrie, examiner avec soin tous les morceaux qui y existaient, et me faire parvenir ceux dont il aurait pu disposer privé de ce secours, j'ai détaché le cristal qui se trouvait dans cette pierre , avec une petite portion de l'intérieur et de la croûte qui y sont encore adhérens ; je l'ai ensuite dégagé le plus possible

(I) Nous avons donné l'analyse de cet aérolithe, pag. 488 de ce volume. (.3) M. Calmelet est mort it Pise sur la fin de janvier 1817, à la suite d'une maladie de poitrine.