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Annales des Mines (1863, série 6, volume 2, partie administrative)

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LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

SUR LES MINES.

d'irrigation, sur lesquels l'attention des populations commence à se porter, et que le Gouvernement ne saurait trop encourager. Nous pensons qu'on pourrait appliquer utilement, à titre de subvention, une somme de 10 millions à ces utiles entreprises. Quant aux chemins de fer, les lois qui viennent de porter le réseau de l'Empire à plus de 20.000 kilomètres d'étendue sont encore trop récentes pour qu'il nous paraisse opportun d'établir de nouvelles prévisions pour l'avenir. Nous croyons cependant pouvoir dire qu'une nouvelle longueur de 2.000 kilomètres ajoutée, successivement et sans précipitation, aux lignes actuellement décrétées, répondrait pour longtemps à tous les besoins auxquels on peut reconnaître un caractère d'utilité générale. En résumé, il résulte de ce qui précède que, en se bornant à considérer les travaux des ponts et chaussées proprement dits, les nouvelles entreprises dont l'utilité devra être constatée dans le délai de quelques années peuvent être évaluées à la somme de 160 millions. Ce chiffre ajouté à celui des dépenses à faire pour les entreprises engagées donne une somme totale de ûoo millions, à partir de i865. Dans quelles limites de temps ces travaux, nécessaires au développement de la richesse industrielle et commerciale du pays, pourront-ils être exécutés? Cette question, déjà posée l'année dernière dans le compte rendu de la situation de l'Empire, mérite un examen approfondi de la part des pouvoirs publics. Il est permis de se demander si les exigences de notre régime financier et du crédit de l'État ne pourraient pas se concilier avec quelque combinaison analogue à celle qui a été récemment adoptée pour les chemins de fer, et qui, en répartissant sur une longue période d'années les charges résultant du service des intérêts et de l'amortissement de la dépense totale, créerait des ressources immédiatement disponibles pour les travaux extraordinaires, L'administration, pouvant désormais compter sur des allocations proportionnées à l'activité des travaux, aborderait résolument et mènerait promptement à fin ces entreprises, qui exercent une influence si puissante sur le développement de la richesse générale, comme aussi sur l'accroissement progressif des revenus publics. Les générations à venir, appelées à supporter une partie des charges, profiteraient à leur tour des avantages attachés à la réalisation d'une mesure aussi utile au pays. Industrie minérale. — L'une des préoccupations constantes du Gouvernement de l'Empereur a été la recherche et la prompte réalisation des mesures propres à faciliter l'arrivage sur les lieux

de consommation, au plus bas prix possible, des matières premières nécessaires à l'industrie, et surtout de la houille. Dans l'Exposé de la situation de l'Empire pour les années précédentes, nous avons indiqué toutes les voies nouvelles qui ont été successivement ajoutées au réseau de nos communications intérieures pour venir en aide à l'industrie métallurgique : nous n'avons plus à nous en occuper ici de nouveau. Nous signalerons seulement celles qui ont été décrétées dans le cours de i863, et qui sont destinées à favoriser l'exploitation de nos richesses minérales. Ainsi, dans le nord de la France, un chemin d'embranchement destiné à relier les forges de Denain à la ligne de Busigny à Somain a été concédé à la compagnie propriétaire de ces forges. Ainsi encore, dans le réseau de l'Est, il a été concédé, à titre éventuel, à la compagnie des chemins de fer de l'Est, deux embranchements ayant pour objet principal d'amener sur notre territoire, par des voies plus directes, les produits des' importants charbonnages de la Belgique. Il a été concédé, en outre, éventuellement, à la même compagnie un chemin destiné à joindre, à travers une contrée riche en minerais de fer, Bar-sur-Seine à Châtillon et au groupe des forges de la Côte-d'Or. En ce qui touche la région du sud-est, il a été fait concession à la compagnie de la Méditerranée des chemins de fer de Marseille à Aix et de la rive droite du Rhône avec embranchement sur Aubenas, qui sont appelés, l'un à desservir directement l'important bassin carbonifère d'Aix, l'autre à vivifier les mines des environs d'Aubenas, tout en accroissant les débouchés des houillères d'Alais. Dans le Centre et dans le Midi, les deux bassins d'Aubin et de Graissessac, qui étaient également intéressés à l'établissement d'un chemin reliant directement Rodez à Montpellier par Milhau et Lodève, ont obtenu à cet égard toute satisfaction. Enfin, dans l'ouest de la France, les deux lignes de NapoléonVendée à la Rochelle et de Napoléon-Vendée à Bressuire, aujourd'hui concédées, devront exercer, dans un avenir assez prochain, une influence favorable sur le développement de l'exploitation du bassin de la Vendée. Il importe aussi, au point de vue des progrès de notre industrie métallurgique, de rappeler les conventions conclues, les 11 juin et 6 juillet i863, par l'État avec les compagnies de l'Est, de l'Ouest, de Lyon à la Méditerranée, du Midi et d'Orléans, aux termes desquelles il a été créé, principalement en vue des houilles et des mi-