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Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)

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DANGERS PRÉSENTÉS PAR LES LAMPES DE SÛRETÉ

pendant que l'extérieur se consume, et il arrive un moment où il se produit une flamme vive qui allume le gaz. Là encore se manifeste une différence capitale entre les parcelles fines des amorces fulminantes et des amorces au phosphore blanc : les premières doivent être chauffées fortement avant de faire explosion, et leur inflammation ne se produit que lorsque la toile est déjà au rouge naissant, c'est-à-dire dans des conditions favorisant le passage de la flamme, tandis que les parcelles de phosphore blanc se consument déjà quand la toile est à peine échauffée et peut encore être tenue à la main. Il en découle cette autre conséquence que les parcelles de phosphore blanc, lancées sur les tamis ou dans la cuirasse , doivent s'y consumer spontanément, au fur et à mesure de leur dépôt, par suite de la température de la lampe, et ne peuvent pas s'y accumuler, à l'inverse des particules d'amorces au fulminate que réchauffement propre de la lampe est incapable de brûler dans la cuirasse. 3° Nous avons enfin procédé à des essais de rallumage dans les mélanges explosifs de gaz d'éclairage en nous plaçant dans les conditions les plus favorables aux projections, c'est-à-dire en surchauffant le réservoir de la lampe et les bandes paraffinées au moment des essais. Après chaque rallumage, on laissait brûler le gaz quinze a vingt secondes, de façon à maintenir réchauffement de la lampe au maximum; la lampe type Wolf-Joris à admission d'air par le bas, munie de ses deux tamis et dé la cuirasse, n'a donné aucun passage sur 42 allumages. Après cette série négative, on a fait de nombreux essais avec la lampe munie d'un seul tamis (tamis extérieur) sans cuirasse, en exagérant par tous les moyens possibles les chances de passage de l'explosion au dehors, le réservoir de la lampe étant toujours surchauffé, ainsi que les bandes, avant les essais. On a fait partir toutes les pastilles, sauf la dernière,

MUNIES DE RALLUMEURS A AMORCES FULMINANTES

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dans l'air pur, la lampe non garnie d'essence étant renversée tamis en bas, de façon à accumuler le plus possible de parcelles de phosphore dans les mailles du tamis, qui avait été laissé froid pour ne pas consumer les parcelles de phosphore: on a alors introduit la lampe, debout, dans l'appareil à mélange explosif et fait partir la dernière amorce : il n'y a pas eu passage , Cette expérience a été variée, en faisant partir seulement 15, puis 20, puis 30 amorces dans l'air pur, la lampe étant dans l'appareil, et achevant le rouleau dans le mélange explosif à 17 p. 100; nous aA'ons ainsi fait 62 rallumages en quatre séries d'essais sans obtenir de passages. Enfin, pour exagérer encore le danger, nous avons fait 3 séries d'essais sans cuirasse, la lampe étant placée tête en bas dans le mélange explosif, et en faisant les rallumages autant que possible avec deux pastilles pour augmenter les projections. . Dans une première série, sur 34 rallumages, il n'y a pas eu de passage. Dans la seconde, on a fait partir 20 amorces dans l'air pur, puis rallumé dans le gaz : pas de passage. La troisième nous a donné un passage dans les conditions que voici. Dans ces essais où les rallumages se font rapidement à la suite les uns des autres, sans que la flamme de la lampe puisse subsister, puisqu'elle est éteinte par l'explosion du gaz dans l'intérieur de la lampe, la bande de toile se carbonise sans se consumer et finit par se dérouler tout entière dans le tamis. En faisant le rallumage tête en bas dans l'air pur, il peut arriver que la partie antérieure du rouleau, si elle n'a pas été carbonisée dès le début, puisse parvenir non brûlée dans le ■chapeau du tamis. Ayant fait un rallumage dans le gaz dans ces conditions, nous avons vu une pastille de la partie antérieure s'enflammer contre la toile, puis décrépiter au bout de deux secondes environ, et le passage au dehors s'est produit. Nous avons alors recommencé des