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Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)

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ÉTUDE

SUR

L'INDUSTRIE DU

FER

ne serait pas sans intérêt de chercher à rendre compte de ce qu'est aujourd'hui l'industrie ardennaise, encore que nous ayons dû limiter le cadre de nos visites et nous borner à la vallée de la Meuse, de Charleville à Givet. Parallèlement à l'étude technique de l'industrie métallurgique, nous avons essayé de toucher une question qui a son importance, celle des conditions économiques et sociales de l'ouvrier ardennais, et, si nous nous sommes cru autorisé à le faire, c'est en raison des facilités que nous offrait notre situation personnelle, étant né dans le pays et ayant vécu en contact constant avec la population ouvrière. Au point de vue technique, nous avons divisé notre étude en quatre chapitres principaux : 1° Les usines à fer et tôleries; 2° Les ateliers de forges ; 3° La boulonnerie; 4° La fonderie. Au point de vue social, nous nous sommes attaché, d'une part, à l'ouvrier nouzonnais ; d'autre part, à la région de Chàteau-Regnault et à la vallée de la Semoy. Nous remercions MM. les industriels dont nous avons pu visiter les établissements, et parmi la liste, trop longue pour 1'énumércr ici, de toutes les personnes qui nous ont accordé le précieux concours de leur expérience, nous mentionnerons plus particulièrement M. Dirand à Neufmanil, MM. Tacussel, Valaize et Faynot à Nouzon, M.. Léon Mernier à Braux, M. Lavergne à ChàteauRegnault, M. Mandois à Epernay. HISTORIQUE.

Nous empruntons à la Géographie illustrée des Ardennes, de M. Albert Meyrac, les lignes suivantes : « La fabrication do la fonte et du fer dans le dépar-

DANS

LES ARDENNES

FRANÇAISES

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temont des Ardennes est très ancienne. Les hauts fourneaux datent à peu près de l'an 1500. Avant cette époque, on fabriquait de la fonte et du fer dans certaines parties de la contrée, mais on n'a conservé aucune trace du mode pratique. On ne sait rien quant à l'époque de cette fabrication. Elle est seulement attestée par les scories que l'on rencontre dans les environs des minières et par dos fouilles anciennes dans les gites de minerai. Il est probable que celui-ci était fondu sur place dans de petits hauts fourneaux. On a retrouvé aussi, en quelques points des Ardennes et près des cours d'eau, d'anciens fonds do creusets qui ont appartenu, sans contredit, à des appareils analogues à ceux d'aujourd'hui. Les plus anciens hauts fourneaux datent de 1540-1550. On en connaissait 4 de cette époque. Six ont été établis do 1600 à 1650 et 1680, et 7 autres de 1700 à 1750. La période de 1750 h 1821 s'est écoulée sans qu'aucun fourneau ait été élevé. De 1821 a 1830, 8 fourneaux furent construits; enfin, les années 1835, 1836 et suivantes ont vu naitro plusieurs nouvelles usines. La plupart des anciens fourneaux avaient des dimensions plus petites que ceux d'aujourd'hui; quelques-uns n'ont point été agrandis, le plus grand nombre a été rebâti sur de nouveaux modèles. » On lit, d'autre part, dans l'ouvrage de M. Nivoit, que vers 1860 il n'existait encore dans les Ardennes que des hauts fourneaux marchant au charbon de bois, produisant 3 tonnes et demie à 5 tonnes de fonte par jour. Avec l'emploi du coke, les fourneaux se sont agrandis considérablement; ainsi, en 1869, il existait à Vireux deux hauts fourneaux, dont l'un pouvait produire 45 tonnes de fonte par jour, et l'autre 35. En 1866, il y avait encore 10 hauts fourneaux dans les Ardennes; en 1869, on n'en comptait plus que 4 en marche, et il est peu probable, "ajoutait M. Nivoit, que les autres se rallument.