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Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

équitables pour satisfaire à la fois des intérêts souvent opposés et en apparence inconciliables. Grâce à sa compétence exceptionnelle, les questions

le premier aujourd'hui de nos départements pour la production de la houille ; que, dans les délicates fonctions de la présidence du Conseil, il avait su faire apprécier l'étendue de son savoir, la sagacité de son esprit, la rectitude de son jugement et la parfaite loyauté de son ca-

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soumises au Conseil d'hygiène ont souvent pris un carac-

tère général, et les délibérations sont devenues les éléments de prescriptions administratives applicables à la France entière. C'est ainsi que, d'après ses conclusions, a été réglementée l'industrie du celluloïd ; c'est également lui qui a formulé les conditions à imposer, dans l'intérêt de la santé publique, aux fabriques de superphos-

phates et de sulfates d'ammoniaque. Il était enfin celui qui connaissait le mieux l'industrie des hydrocarbures, ses usines de distillation et de rectification, ses dépôts et ses débits. L'étendue et la variété de ses connaissances lui per-

mettaient d'intervenir dans toutes les discussions, et toujours ses avis étaient écoutés avec une respectueuse déférence.

La mise à la retraite de M. du Souich, lorsque l'âge fatal en fut arrivé, a provoqué les témoignages des plus vifs regrets de la part de ses collaborateurs, et ces regrets se sont traduits d'une manière exceptionnelle au Conseil général des mines et à la Commission centrale des machines à vapeur, par des ordres du jour exprimant les sentiments unanimes des membres de ces assemblées. Au Conseil général des mines, M. l'Inspecteur général Daubrée exprima les regrets du Conseil, qui perdait un guide aussi sûr et éclairé que bienveillant et sympathique; il ajouta que M. du Souich, par un séjour prolongé dans les principaux centres de l'industrie minérale, avait acquis une connaissance approfondie de l'art et de la législation des mines, qu'il s'était créé, comme géologue, un titre d'honneur impérissable lors de la découverte du prolongement du terrain houiller dans le Pas-de-Calais,

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ractère.

A la Commission centrale, M. l'Inspecteur général Jacquot se fit l'interprète des mêmes sentiments, en exprimant le regret que M. du Souich n'eût pas été maintenu, malgré sa mise à la retraite, à la présidence de la Commission, qu'il avait si dignement occupée pendant plusieurs années. Il rappela les grands services rendus par lui, et dit qu'a côté de ses titres scientifiques tous avaient été témoins de la conscience et de la bienveillance qu'il apportait dans la direction des travaux de la Commission. Nous rappellerons encore les éloges décernés à la mémoire de M. du Souich lors de ses funérailles, le 16 avril 1888, par M. Linder, vice-président du Conseil général des mines, et par M. Troost, parlant au nom du Conseil d'hygiène.

Nous ne pouvons que nous associer aux paroles d'éloges et de regrets prononcées par des voix plus autorisées que la nôtre. Qu'il soit toutefois permis à un ingénieur qui a été, pendant plusieurs années, sous les ordres directs de M. du Souich, et qui, pendant plus de vingt-cinq ans, a entretenu avec lui des relations fréquentes et toujours amicales, d'appuyer sur ses éminentes qualités de coeur et d'esprit. D'un caractère toujours égal et éminemment bienveillant, c'était, en même temps qu'un excellent ingénieur et un fonctionnaire modèle, un homme d'une grande bonté, d'une modestie rare, d'un parfait désintéressement, d'un jugement droit, et un ami d'excellent conseil.

Des hommes comme lui laissent dans le coeur de leurs amis un souvenir impérissable. Que l'expression