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Annales des Mines (1889, série 8, volume 16)

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L'INDUSTRIE DU CUIVRE

DANS LA RÉGION D'HUELVA.

tion de l'argent par alliage avec ce métal et coupellation

seulement monumentale, est devenue d'un usage courant.

po stérieure.

La Bible parle à diverses reprises (*) d'un pays nommé Tharsis, qui, avec Ophir vers la mer Rouge (**), paraît avoir

été, au XIc siècle avant Jésus-Christ, le grand centre d'extraction des métaux précieux. Tharsis devait être sur

la Méditerranée, car pour s'y rendre Jonas s'embarque à Joppé. D'une manière générale, c'était pour les Hébreux l'Occident mystérieux et lointain, comme Ophir était l'Orient ; mais depuis longtemps on a réussi à préciser le sens de cette dénomination géographique, et Gesénius , dans son dictionnaire biblique qui résumait l'état de la science au siècle dernier, n'hésitait pas à placer Tharsis au même point que le Tartessus des Romains, c'est-à,dire au delà des colonnes d'Hercule, vers les provinces de Cadix et d'Huelva. Quelques noms des environs de Rio-Tinto paraissent avoir conservé de là une certaine tournure hébraïque ou phénicienne : la rivière Odiel, celle Abihud, etc... (***) Il est à remarquer, toutefois, qu'en aucun point de l'Espagne on n'a jamais

trouvé aucune inscription phénicienne authentique ce qui peut tenir sans doute à l'insuffisance des recherches; mais ce que M. Renan croit également pouvoir expliquer par ce fait que l'établissement des Phéniciens dans cette région a été antérieur à l'époque où l'écriture, jusqu'alors

(*) Voir Rois, HI [y; lx, ; x]; Paralipomènes, II, xx-21 ; Macchabées, I, chap. 8 ; Jonas, I, 3, etc. (**) On a tour à tour identifié Ophir avec Malacca, puis avec le Transvaal (?) etc... ; c'est dire qu'il règne sur ce point une forte incertitude; mais le rapprochement proposé entre Tharsis et le Sud de l'Espagne semble plus sérieux. (***) Il est assez curieux que l'idée d'une colonie juive antérieure au christianisme soit de tradition en Espagne. L'on voit à Tolède une fort curieuse synagogue dont la construction fut, suivant la légende, autorisée, parce que les juifs d'Espagne, consultés par des courriers du tribunal de Caïphe, avaient refusé de voter la mort de Jésus-Christ.

Le règne du roi Salomon nous donnerait dès lors une première date pour les travaux de Rio-Tinto : 1013 avant Jésus-Christ. Après Tyr vint Carthage, à laquelle Diodore de Sicile (*)

attribue même la découverte de toutes les mines espagnoles. Strabon (**) et Pline (***) citent un fameux puits nommé Bebel°, auprès de Carthagène, qui donnait chaque

jour à Annibal trois cents livres d'argent pur et sans

mélange. Les conquêtes d'Hamilcar, Asdrubal et Annibal eurent pour conséquence immédiate des travaux de mine importants exécutés dans la région de Barcelone, de Carthagène et d'Huelva, et l'on sait que le désir des Romains de s'emparer de cette Californie fut une des causes principales des guerres puniques. Rendue maîtresse de l'Espagne par la victoire de Monda, Rome y développa des industries considérables, dont témoignent les immenses amas de scories d'Alosno (Tharsis et Lagunazo), d'Olivargas, de la Puebla de Guzman, d'el

Buitron, de Cala et de Rio-Tinto, et les innombrables puits ou galeries qu'on retrouve aujourd'hui dans chacun des gisements.

L'exploitation paraît avoir été surtout très active à

partir de Nerva, dont une inscription, retrouvée le 31 juil-

let 1772 à Rio-Tinto, sur une dalle de cuivre fixée à la paroi d'une galerie à 16'11,30 de profondeur, montrait l'intervention (****). Depuis cette époque, les monnaies recueillies dans les scories antiques forment une série à peu près complète comprenant Théodose, Claude, Julien, Constantin, Trajan et allant jusqu'à Honorius. (*) Livre V, chap. xxxviii. (*") Géog., livre III.

(') Livre XXXIII, chapitre vt.

('*) Cette inscription portait

« Imp. Nervae Caesari au.

pontifici maxime. tr. protest. PP. Cos. III Aug. 1111. prudens aug. lib. procurator sue posuit ».