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Annales des Mines (1889, série 8, volume 16)

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ESSAIS PRATIQUES.

EMPLOI DES EXPLOSIFS DANS LES MINES A GRISOU.

Monsieur Mallard, inspecteur général des mines. Montceau-les-Mines, 7 nov. 1888.

Je vous adresse sous ce pli les résultats obtenus avec les troi espèces d'explosifs dont vous avez bien voulu me faire adresser irois caisses d'échantillons de cent cartouches chacune. Ces rftsultats sont consignés dans trois tableaux avec les titres de : Explosifs n01, n° 2 et n° 3, qui résument le nombre de coups, la chargi et le volume abattu en chariots de 7 hectolitres de 80 kilogramme:,

En dehors de ces tableaux, vous trouverez un cahier donnai), pour chaque coup de l'explosif n° 1, qui me parait être le seul pratique, tous les détails que comporte l'explosion de d'aga coup avec des croquis du chantier, de l'effet produit, du volons abattu, des effets des fumées sur l'organisme, etc., etc. Les difficultés que l'on rencontre pour faire détoner les explosifs n° 2 et n03, et particulièrement ce dernier, les rendront assu-

rément d'un usage peu pratique. J'ai fait également quelques application, Cordeau détonant. du cordeau détonant pour le sautage de plusieurs mines simultanément; mais la consommation insolite de fortes capsules les soins qu'exigent les ligatures quand on fait usage de capsulo ordinaires fermées d'un bout, m'ont engagé à interrompre o, essais et demander à la maison Gaupillat un certain nornbo d'amorces-manchons it charge de 2 grammes de fulminate. Je reprendrai ces essais dès que j'aurai ces amorces. Deus expériences seulement ont été faites dont voici les résultats Dans une carrière au jour, on a préparé trois coups de 80 à 90 centimètres de profondeur, la distance de chaque trou était de 2 mètres environ. Le cordeau était disposé comme le montre la figure 10, Pl. I. Une des extrémités partant de la charge de gomme (100g0) du trou n°1, munie d'une forte capsule, s'éten. dait sur le sol et plongeait dans le trou n° 3 avec la charge et l'amorce. Un autre bout de cordeau chargé et amorcé plongeait dans le trou n° 2 et se soudait au premier par une seule ligature en A, préparée en mettant la substance à nu dans les deux cor-deaux que l'on réunit ensuite par une forte ligature. L'extrémité b est coiffée d'une forte capsule que l'on réunit à une seconde dans laquelle pénètre un bout de mèche ordinaire à laquelle on met le feu. Le résultat a été parfait, l'instantanéité a été parfaite et l'effet

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d'arrachement de la roche considérable. La longueur de cordeau employé était de 9 mètres. 20 expérience. Cinq coups 1, 2, 3, 4 et 5 ( fig. 11), dans la même carrière, avaient été foncés sur 1-,10 de profondeur sur le

bord d'une banquette. Ils furent amorcés, chargés et bourrés comme précédemment; seulement la charge en gomme était de

300 grammes pour chaque coup. Il y avait trois ligatures de cordeau à cordeau et une en A de capsule à capsule. Les coups 1, 2, 3 et 5 sont bien partis simultanément en ne

produisant qu'une seule et même détonation; mais le coup 4 ne partit pas, le cordeau était brisé à la ligature B. On réamorça deux fois de suite ce même cordeau, sans plus de succès; une troisième tentative eut plus de succès, le coup partit bien. La cause de cet insuccès est dià sans doute à ce que le cordeau est d'un diamètre un peu fort pour les capsules et il peut se faire que le cordeau ne soit pas exactement en contact avec le fulminate.

Dès que j'aurai reçu les amorces-manchons, je continuerai ces essais.

Veuillez agréer, etc. A. MATHET.

Monsieur Ma liard, inspecteur général des mines. Montceau-les-Mines, 21 nov. 1888.

J'ai l'honneur de vous confirmer ma lettre du 7 courant, vous donnant les résultats obtenus avec les divers explosifs que j'avais reçus de la poudrerie de Sevran-Livry; je complète aujourd'hui ceux obtenus avec le cordeau détonant.

Nous avons préparé sur le bord d'une banquette de nos carrières à remblais cinquante-huit trous de mine de 1 mètre de profondeur et distants de 1 mètre à 1-,10. Chacun de ces trous a reçu une cartouche de gomme de 100 grammes amorcée avec un bout de cordeau de Im,30 à I,40 plongeant dans une capsule à 2 grammes de fulminate«

Chacun de ces bouts, correspondant à chaque trou, venait se souder au cordeau principal étendu sur le sol, à proximité des coups de mine au moyen d'une ligature qui reliait les points en contact, préalablement découverts jusqu'à la substance exploLes trois derniers coups 56, 57 et 58 avaient été réunis au corTome XVI, 1889.

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