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Annales des Mines (1886, série 8, volume 10)

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ENQUÊTE FAITE EN ANGLETERRE

avec la dynamite, le danger subsiste dans le cas d'un mélange gazeux explosif. En '1882, MM. Mallard et Le Chatelier ont publié les résultats de leurs expériences sur le rôle des poussières de charbon dans les explosions de Mines Ils admettent, d'après quelques exemples, que les coups de mine qui font long feu peuvent parfois occasionner l'inflammation de poussières en l'absence de grisou, mais ils soutiennent que la flamme produite en pareil cas, même lorsque la poussière de charbon est de nature très inflammable, s'étend peu au delà de la flamme qui serait produite par le coup de mine lui-même, en l'absence de poussières. Les incrustations de 'poussières de coke, qui ont été fréquemment signalées dans de semblables accidents, ne prouvent pas que l'explosion est due aux poussières de Charbon, elles montrent simplement que la température développée par l'explosion était suffisante pour soumettre

la poussière très fine de charbon à une carbonisation ou à une distillation partielle. Une certaine proportion de gaz peut se dégager de la poussière de charbon sous l'influence de l'explosion de grisou; mais ce développement de matières gazeuses est, dans une large mesure, postérieur à l'explosion; et doit jouer, au point de vue des effets destructifs , un rôle très secondaire. D'après MM. Mollard et Le Chatelier, beaucoup d'explosions ont été attribuées aux poussières, tandis qu'elles étaient dues, .en réalité, à la présence d'une faible quantité de grisou. La recherche du grisou avec la lampe de sûreté, suivant la méthode universellement employée, ne signale pas le grisou dans l'atmosphère au-dessous de 3 p. 100, et, -dans la pratique, les mineurs sont incapables de reconnaître moins de 4 p. 100, alors qu'il suffit de 6,5 p. 100 pour produire un mélange explosif. On est disposé à imputer les accidents à la poussière parce qu'elle est visible, tandis que le grisou est invisible.

SUR LES ACCIDENTS DE MINES.

Tout en admettant que, dans certains cas, on ait pu attribuer aux poussières de charbon des explosions dues

à la présence non constatée d'une petite quantité de grisou, l'affirmation de MM. Mallard et Le Chatelier, qu'aucun accident grave ne peut être imputé exclusivement aux poussières de charbon, ne peut se soutenir en présence des faits constatés par les expériences de Chatham et de Saarbrikken. On ne doit attacher aucune importance aux quelques résultats négatifs qu'ils ont obtenus dans dés conditions moins rapprochées de la pratiqué ordinaire des exploitations. Toutefois, leurs expériences- ont confirmé celles de Galloway et d'Abel, sur les deux points suivants : '1° l'inflammation des poussières de charbon et la propagation de la flamme dans ces poussières sont déterminées par la présence du grisou, dans des conditions où le grisou seul serait en proportions insuffisantes pour former un mélange explosif; 2° certaines poussières poreuses, parfaitement incombustibles, en suspension dans une atmosphère qui contient une proportion de grisou insuffisante pour constituer à elle seule, un mélange explosif, peuvent déterminer l'inflammation du mélange gazeux. MM. Mallard et Le Chatelier sont arrivés à la confirmation de ce dernier fait par une méthode différente de celle qu'avait suivie M. Abel : s'ils ont cru reconnaître

que la flamme ainsi développée par une poussière non

inflammable ne se propageait pas à travers tout le mélange gazeux, cela tient à ce qu'ils ont employé dans leurs expériences un tube de petit diamètre. Ils ont objecté que dans l'appareil Galloway rien ne prouvait que l'air et le gaz fussent intimement et uniformément mélangés sur toute l'étendue de la galerie ; que les données faisaient défaut sur la nature des poussières et la vitesse des courants. Il peut être concédé que la vitesse du courant d'air, dans une galerie de grandes