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Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)

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DE L'ÉCOLE NATIONALE DES MINES.

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LES LASORATOIRES

HISTORIQUE

Pour compléter cette notice sur les laboratoires de l'École des mines, je ferai connaître leur histoire, qui n'a

pas été écrite jusqu'ici. L'École des mines fut instituée par un arrêt du Conseil d'État du roi du 19 mars 1783; elle avait son siège à l'Hôtel des Monnaies de Paris. Deux professeurs y furent attachés, l'un pour la chimie, la docimasie et la minéralogie, l'autre pour la physique, la géométrie souterraine, l'hydraulique et l'exploitation proprement dite. Ces deux professeurs furent Sage et Duhamel. Fermée en 1790, l'École fut réorganisée en 1794, par arrêté du Comité de Salut Public du13 messidor an II, dans l'hôtel Mouchy, situé rue de l'Université, n° 295, et occupé aujourd'hui par le Dépôt de la Guerre. Quatre cours publics et gratuits y étaient ouverts : « le premier ayant pour ob-

jet la docimasie ou l'essai des mines

le deuxième la

minéralogie et la géographie physique..... ; le troisième l'extraction des mines..... ; le quatrième la métallurgie ou le traitement des substances minérales en grand.-- » Il y eut aussi des cours publics de mathématiques, de physique et de stéréotomie. Ce fut Vauquelin qui fut chargé du cours de docimasie; il eut pour collègues à l'École des mines Haüy, Brongniart, Hassenfratz, Duhamel, Brochant de Villiers. Il cessa de professer en 18o1 et fut remplacé par l'un de ses élèves, Collet-Descotils.

Mais, vers la même époque, un arrêté des consuls, en date du 12 février 1802 (28 pluviôse an X), décida que l'École des mines de Paris serait remplacée par deux écoles pratiques, l'une à Pesey (département du Mont-Blanc) pouf l'exploitation des mines de plomb, cuivre, argent et des sources salées, l'autre à Geislautern (département de la

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Sarre) pour le traitement des mines de fer et l'exploitation de la houille. Cette seconde école ne fut point ouverte ; celle de Pesey fonctionna jusqu'en 1815. On avait heureusement conservé à Paris, dans l'hôtel Mouchy, la hale collection de minéraux, que l'on y avait établie en l'an III, et le laboratoire de chimie, où vinrent travailler Berthier et Guényveau.

Après la Restauration, la France ayant perdu, avec les conquêtes de la République, l'École pratique de Pesey et celle qui s'organisait à Geislautern, le gouvernement jugea urgent de rétablir en France l'enseignement de l'art des mines. Une ordonnance royale du 2 août 1816 créa d'abord une École de mineurs à Saint-Étienne (Loire) ; une autre ordonnance du 5 décembre i 816 rétablit à Paris l'École des mi-

nes, où furent nommés professeurs Hassenfratz, Baillet, Brochant et Berthier ; ce dernier succédait à Descotils, mort en mai 1816.

L'École des mines fut installée, à titre provisoire, dans le local qu'elle occupe encore aujourd'hui. Il portait alors le n° 34 de la rue d'Enfer et était connu sous le nom d'hôtel Vendôme. Cet hôtel, pris d'abord à bail, fut acquis plus tard par l'État, en vertu d'une loi du 12 juillet 1837, pour servir à l'établissement définitif de l'École des mines. Il reçut dans la suite les développements successifs qui amenèrent peu à peu les collections et les laboratoires jusqu'à leur état actuel. Berthier resta professeur de docimasie et directeur actif des travaux de chimie jusqu'en 1858; il garda ensuite le titre de professeur et de chef des laboratoires, avec l'aide d'un adjoint, qui fut Victor Regnault jusqu'en 1841 et, après lui, Ebelmen jusqu'en 1845. A la retraite de Berthier, Ebehnen devint professeur titulaire. Ilivot lui fut adjoint pour la direction pratique du travail des élèves et fut en même temps chargé de la di.