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Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)

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TRAVAUX EXÉCUTÉS A BOURBOINNE-LES-BAINS.

dans les marnes irisées, puis dans le muschelkalk. La fin de son cours est à quelques mètres en contre-bas du niveau supérieur des argiles bariolées. Enfin il se jette dans l'Apance, 700 mètres après son passage devant le puisard romain.

La ville de Bourbonne, qui possède 4.000 habitants, occupe presque exclusivement le flanc gauche de la vallée de Borne : les sources et les établissements thermaux sont dans le bas-fond, sur la rive droite du ruisseau, et la source la plus importante, dite le Puisard romain (sondage n° 13), se trouve à une quinzaine de mètres de la base du coteau; les sources militaires s'en écartent un peu plus en se rapprochant de la Borne.

Quant à la ville elle-même, elle est entièrement bâtie sur le muschelkalk. La plus grande partie repose sur les calcaires de ce terrain, et présente des pentes fort raides : un promontoire presque à pic, jadis occupé par un donjon féodal, termine la ville au-dessus du confluent de la Borne et de l'Apance. Tout à fait dans le haut de la ville, sur la

route de Montigny, les pentes s'adoucissent, et les dernières maisons sont bâties sur des marnes qui surmontent les calcaires du muschelkalk, sans cesser d'appartenir à ce terrain. Failles.- Le relief général du pays est dû aux érosions subies par les divers terrains que nous avons signalés, sur une hauteur totale de 200 mètres environ ; mais la direc-

tion de ces érosions paraît avoir été déterminée par un certain nombre de failles qui se lient à l'apparition des granites au confluent de l'Apance et de la Saône. On peut rele er aux environs de Bourbonne 8 failles plus ou moins bien définies, que nous avons tracées sur le fragment de carte géologique ci-joint (V. Pl. IV). D'après celle de M. Drouot, le nombre des accidents géologiques

paraîtrait bien plus considérable : au moins faudrait-il composer beaucoup de directions rectilignes pour repro-

ÉTUDE DES SOURCES.

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duire le réseau figuré dans la notice de 1863. Mais la position de quelques-uns de ces accidents exige une rectification (lui les simplifie considérablement, et certaines failles

de M. Drouot ne nous paraissent pas réellement exister. Telles sont celles figurées auprès de Senaide : il n'est pas nécessaire de recourir à des dénivellations accidentelles, pour expliquer la réapparition du muschelkalk entre les côtes de Refromont et d'Ainvelle : l'érosion des marnes irisées a suffi pour mettre au jour le terrain sous-jacent.

Sur la carte géologique de MM. Royer et Barotte , comme sur celle de M. Duhamel, le nombre des failles est au contraire réduit au-dessous de la vérité. Ces auteurs,

tout en traçant avec exactitude les accidents apparents à la surface du sol, n'ont pas tenu compte de ceux qui sont cachés sous les alluvions des vallées, et révélés seulement par les différences de cotes des deux flancs. La faille la mieux définie est celle qui part de Fresnes,

dans la direction N. 590 E., en se dirigeant vers Lironcourt. Elle met en contact la base des marnes irisées avec les calcaires du muschelkalk, sur plusieurs kilomètres de longueur, au pied de la côte de la forêt. La dénivellation n'est pas bien considérable, et s'élève à 25 mètres environ. Le prolongement de cette faille vers le nord-est nous semble jouer quelque rôle dans la limitation des affleurements du grès bigarré et dans un coude assez brusque, formé par la Saône auprès de Lironcourt. Dans les deux sens, au delà de Fresnes et de Lironcourt, elle disparaît dans les alluvions de l'Apance et de la Saône, sans laisser de traces au delà du fond de ces vallées. Une autre faille assez nette, mais beaucoup moins importante, se montre exactement avec la même direction, en amont de Bourbonne, auprès de la fontaine du Franc Rupt (ou du Grand-Roi). Elle commence au bord des alluvions de l'Apance, sans déplacer beaucoup les terrains,

puis disparaît à peu de distance dans les marnes de la