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Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)

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ACCIDENT DE FRAMERIES (BELGIQUE).

En résumé, l'accident du 17 ,avril montre que l'on peut voir surgir dans l'intérieur des travaux des dégagements de gaz vraiment gigantesques, et les mines de l'Agrappe, ainsi que celles du voisinage, devront se préocctiper dorénavant de cette redoutable éventualité contre laquelle sont impuissantes les précautions actuellement employées. Quant à la question si intéressante, au point de vue géogénique, de la façon dont ces immenses réservoirs ou ces

tera dans le puits même, et achèvera l'oeuvre de destruction en se propageant en retour dans les travaux les plus voisins. Je fais ici l'histoire du coup de feu qui a sévi, le 5 janvier 1865, au charbonnage du Midi de Dalin »

sources de gaz peuvent être constitués, on ne pourra l'aborder que lorsqu'il sera permis de rentrer dans les travaux de Frameries, au niveau de 610 mètres. Au reste, ces dégagements instantanés de gaz sont connus depuis longtemps dans les houillères belges, et ils ont été l'objet d'un mémoire fort intéressant, publié en 1875, par M. l'inspecteur général de Vaux, dans le tome 9 de la Revue universelle des mines.

Ce travail avait été motivé par un accident survenu le 5 janvier 1865 au charbonnage du Midi de Dour, province du Hainaut. Il est curieux de voir en quels termes le savant inspecteur général parle de cet accident. « Si le dégagement (instantané) a lieu très près du puits d'en-

M. de Vaux faisait aussi, par avance, l'histoire du coup

de feu qui a sévi, le 17 avril 1879, au charbonnage de Agr ap pe.

« c'est à une profondeur de A68 mètres, dit encore M. de Vaux, à l'extrémité d'un simple chassage à l'est, dans le dressant de la couche Six-Pctulmes et à A5 mètres seulement du puits d'extrac-

tion, que le gaz a fait irruption avec une violence telle que les deux ouvriers occupés à l'avancement ont été renversés et entraînés vers le puits, au milieu d'un torrent de poussière qui a envahi les excavations du voisinage et s'est rapidement élevé jusqu'à la surface en remontant le puits d'extraction; cette poussière fut suivie de près par une masse considérable de houille broyée lonet comme tamisée, qui vint encombrer le chassage sur une pulvérugueur de près de, 50 mètres. Le mesurage de cette masse lente en à porté le volume à 1.7A8 hectolitres. Quant à la cavitéou poche qui s'est ainsi vidée et agrandie, elle affectait une forme irrégulière. Il a été reconnu que ladite poche prenait naissance

trée del'air, tout le gaz se divisera en deux parties :

dans le dressant, pour se prolonger irrégulièrement dans la plateur de tête, et particulièrement suivant le crochon de la couche SixPaulmes. La capacité de cette excavation n'a pu être directement Mesurée, vu son extrême irrégularité et l'impossibilité d'y péné-

par les travailleurs, exposant ceux-ci à tous les dangers que l'on cherche à conjurer par la ventilation ; le surplus, et le volume peut en être beaucoup plus considérable, viendra se loger dans le puits d'extraction, s'y élèvera régulièrement jusqu'à la surface, retardera par sa légèreté relative, arrêtera ou renversera même la marche du courant, si le puits est profond, et provoquera les sinistres les plus déplorables, s'il rencontre au jour ou dans le trajet du puits un foyer, une lumière où il puisse s'allumer. Alors commencera un immense incendie appelant à, la fois le gaz du puits et l'air ambiant ; bientôt 'celui-ci dominant dans le mélange, une bruyante détonation éteindra tout, sauf la fatale mèche de gaz, qui continuera à brûler à l'orifice du puits jusqu'à ce que, l'émission gazeuse venant à se ralentir et l'air remontant de la mine s'y mèlant en forte proportion, une seconde explosion écla-

A l'occasion de l'accident du Midi de Dour, M. de Vaux' accidents observés en Belgique et lit faire mi relevé des ayant eu pour cause un dégagement subit de grisou. Onze accidents semblables furent signalés ; dix avaient eu lieu dans le Hainaut, un seul dans le charbonnage de l'Espérance, à Seraing (province de Liège). Sur les onze accidents, neuf avaient eu lieu à des profondeurs variant entre 568 et 470 mètres ; deux seulement à 291 et 5o8 mètres. Les circonstances qui accompagnent tous ces accidents L'irruption soudaine du gaz est orsont très-semblables.

proportionnée& la 'puissance de l'appel; parcourra toutes les voies occupées

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trer sans de grands dangers ; nous pensons toutefois qu'il n'y a rien d'exagéré à l'estimer à plus de 100 mètres cubes. »

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