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Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)

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I NFECTION DU SOL.

DRAINAGE DES SURFACES COUVERTES OU PAVÉES.

relève cependant plusieurs faits intéressants dans quelques départements,du nord et de l'est, ainsi qu'en Sologne. Dans cette dernière contrée, on a réussi par le drainage à améliorer d'une façon très-notable l'état sanitaire de localités que désolaient auparavant des maladies endémiques. Les travaux

dans chaque rue, à une profondeur de im,8o, de manière à permettre l'établissement de caves jusqu'alors impos-

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'étaient d'ailleurs très-simples : un seul drain en poterie, semblable à ceux dont on se sert en agriculture, était placé Delesse montre que la nappe d'infiltration, alimentée par les eaux météoriques d'un bassin généralement perméable, et non par les filtrations de la rivière, comme on serait disposé à le croire, descend continuellement à la vallée, avec une vitesse variable selon la nature des couches qu'elle traverse. La Seine fait appel, comme un immense collecteur, sur les eaux souterraines. Nonobstant ces conditions favorables, un grand nombre de quartiers ne pourraient que gagner à être drainés. C'est cette conviction, basée sur un --examen attentif des lieux, qui inspirait, il y a quelques années, à la commission des logements insalubres de Paris, le langage suivant « 'L'humidité excessive qui rend inhabitables une grande partie cc des rez-de-chaussées de la ville de Paris doit-être principalement attribuée au défaut de drainage du sol. Il existe encore un grand

a nombre de rues sans égouts, ou bien, si elles en possèdent, ces a ouvrages sont construits en maçonnerie à peu près imperméable, ci et sans barbacanes, de sorte que les eaux souterraines ne peuvent a pas s'y introduire. a Dans les quartiers non drainés, le sol est généralement imprégné d'un mélange d'eau de pluie, d'eaux ménagères et de liquides provenant des fosses d'aisances. Ces eaux pénètrent souvent clans cc les murs de fondation des maisons, et S'élèvent ensuite, soit par a la capillarité, soit même par voie de siphonnement, jusqu'au rezde-chaussée, on elles apportent une humidité quelquefois accompagnée d'émanations désagréables et malfaisante.

c Si l'on tient compte, en outre, des inondations souterraines qui

viennent de temps en temps remplir les caves des quartiers nord a de la ville, inondations qui sont également dues à l'absence de « drainages suffisants, on comprendra que la salubrité publique « soit fortement intéressée à l'exécution des travaux nécessaires a pour l'assainissement du sol. Aussi la commissiîn des logements a insalubres est-elle unanime pour recommander cet objet important à la sollicitude éclairée de l'administration municipale. « Suivant nous, Monsieur le Préfet, l'exemple donné en Angle« terre par un grand nombre de villes, telles que Londres, Edim-

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sibles dans le pays. Quelques particuliers amorçaient sur ces lignes des drains transversaux situés sous les cours, quand celui de la rue paraissait ne .pas devoir suffire par suite de

l'éloignement. Son action s'étendait à une douzaine de mètres ,des ,deux côtés et souvent davantage. Un des premiers effets de l'opération était d'abaisser le plan d'eau sou-

terrain, d'où une modification nécessaire dans les conditions de la localité. M. Delacroix, ingénieur des ponts et chaussées, qui a dirigé le travail à la Motte-Beuvron et à la « bourg, Glasgow, etc., devrait être imité par-la ville,deParis. Il en « ressort trois préceptes principaux, savoir : i" Distribution d'eau très-abondante dans toutes les maisons, afin de rendre les lavages très-efficaces; 2° Suppression des fosses d'aisances; 3° Drainage complet des maisons et des rues. a Votre administration s'est déjà préoccupée des moyens d'augmonter le volume des eaux dont dispose la ville ; mais en attena dant la réalisation de cette 'bienfaisante mesure, on peut et l'on a doit, suivant nous, traiter la question du drainage des maisons et « des rues, question qu'il faudrait toujours résoudre avant celles de « la suppression des fosses et de la distribution des eaux abondantes a à domicile. a En conséquence, Monsieur le Préfet, la commission des loge« :monts insalubres émet .le voeu suivant

il est à désirer que l'on pratique dans les pieds-droits ou les voûtes des égouts existants un nombre suffisant de barbacanes cc pour recevoir les tuyaux de:fuite des eaux provenant des maisons-

a riveraines, et que, dans les rues dépourvues d'égouts, l'adminis« tration municipale fasse établir un drain collecteur d'au moins om,,3o de diamètre, pour recevoir les mêmes eaux et les verser 's dans l'un des égouts ,du 'voizinage. Depuis lors de grands travaux ont été faits sous la voie publique, mais nous ne croyons pas que nulle part on les ait rattachés au drai-

nage des eaux souterraines. On s'est exclusivement préoccupé de l'évacuation des liquides impurs par des conduits imperméables. 11 est juste de dire que l'extension de cette dernière pratique, jointe aux facilités d'écoulement offertes partout aux eaux superficielles, ont sensiblement diminué les inconvénients signalés par la. minmission,