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Annales des Mines (1872, série 7, volume 2)

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REVUE DE GÉOLOGIE. 542 fait dominant de ce soulèvement est l'existence d'une grande cassure, alignée Nord 45 à 46° Ouest, et sur le bord abaissé de laquelle les couches jurassiques et crétacées sont inclinées sous un angle

considérable, tandis que du côté du bord élevé la série des assises est

régulière et l'inclinaison constante et peu supérieure à 3,5 p. loo. Cette grande cassure s'observe sans interruption depuis Neufchâtelen-Bray jusqu'à Noailles et, au delà du Pays de Bray, elle est continuée sous la forme d'une falaise de craie très-caractéristique qui s'étend jusqu'à la forêt de Chantilly. Sur ce dernier parcours, on voit les assises tertiaires relevées s'appuyer sur les flancs de la falaise crayeuse, et l'inclinaison affecte le calcaire grossier supérieur tandis que le grès de Beauchamp en est exempt. La grande dislocation du Bray s'est donc produite entre le calcaire grossier et les sables de Beauchamp. De plus, l'étude de la faille de la vallée de la Seine montre que cette faille reproduit en petit, et en ordre inverse, les caractères de celle du Bray, en sorte qu'il paraît légitime de considérer la cassure du Bray, d'une part, et celle de la Seine, d'autre part, comme les deux faces d'un même voussoir de l'écorce terrestre, soulevé par le phénomène qui a fait venir au jour les terrains jurassiques dans le Bray. M. Jou rdy (1) a suivi, dans le SOULÈVEMENT DU JURA DÔLOIS. Jura dôlois, les traces du soulèvement qui a affecté le terrain juras-

sique postérieurement au dépôt de l'étage bathonien. Dans cette région, le bathonien moyen forme les escarpements supérieurs des vallées. C'est seulement au pied de ces escarpements qu'on observe le bathonien supérieur, disloqué et fracturé de mille manières, et sur la surface duquel s'est déposé, en stratification transgressive, l'étage oxfordien qui, de cette manière, existe le plus souvent sur les flancs des pentes dont le sommet appartient à la grande oolithe. M. Jourdy attribue même à ce soulèvement postbathonien le fendillement du bathonien supérieur en plaquettes formant ce qu'on appelle la dalle nacrée, et sur plusieurs points il a constaté l'exis-

tence d'un poudingue, cimenté par une argile jaune durcie, et qu'il regarde comme représentant la surface de glissement des roches dérangées par le soulèvement. PYRÉNÉES ET CORBIÈRES. On doit à M. H. Magnan (2) une carte, accompagnée de coupes, mettant en évidence les nom-

(i) Bull. Soc. géol., XXVIII, 294. (2) Mémoires de la Soc. géol. de France, e série, t. IX, n. 3.

STRATIGRAPHIE SYSTÉMATIQUE.

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breuses failles linéaires qui accidentent le terrain crétacé inférieur dans la région pyrénéenne. Ces failles, dont les plus importantes sont, pour les Pyrénées, celles du Lenz, de Camarade, de l'Arize, de Castelnau, de Durban, de Soueix et, pour les Corbières, celles

du Tauch, de la Berre et d'Opoul, se poursuivent sur près de lino kilomètres de longueur. Les directions principales sont N. 34" E. (mont Seny) et 0. 7' N. (Pyrénées).

M. Magnan signale une discordance de stratification très-marquée entre la craie albienne et la craie cénomanienne des Pyrénées; cette discordance est caractérisée par la puissante formation détritique dite Conglomérat de Camarade, constituée par des blocs appartenant tous à des terrains antérieurs au cénomanien, tandis

que le conglomérat, qui passe aux grès à °Mitonna concava des Corbières, est recouvert en concordance par les couches à Caprina adversa et les schistes à fucoïdes des Pyrénées.

Cependant M. L eymerie réunit le conglomérat de Camarade au terrain crétacé inférieur.

Filons de sable et d'argile des plateaux normands. 111M. Potier et Douvillé (i) ont signalé de nombreuses dislocations, alignées le plus souvent N. 40" O., qui affectent surtout les plateaux compris entre la Seine et l'Eure. Tantôt ce sont de simples fentes sans dénivellation, tantôt l'une des parois de ces dislocations est formée par la craie, tandis que l'autre est çonstituée

par les terrains tertiaires plus ou moins inclinés et fracturés. Dans tous les cas, ces fentes sont remplies par des sables grossiers, micacés, bariolés, kaoliniques, avec des argiles de toutes nuances irrégulièrement distribuées dans la masse des sables, constituant ce qu'on appelait autrefois le terrain de sable granitique et d'argile à silex.

Ces dislocations ont dû se produire après le calcaire de la Beauce ou au moment de son émersion ; elles se rattachent intimement au phénomène qui a produit le bief à silex de la Normanmanche et de la Picardie.

Influence exercée par les failles sur la continuité des couches.

M. Robert L.J. a ck (2) a recherché l'origine des défauts de

masse qu'on observe souvent dans les couches de minerai de fer (I) Comptes rendus, 6 mai 1872. (2) Geol. Mai», VIII, 368.