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Annales des Mines (1860, série 5, volume 18)

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56o

AFFINAGE DE LA FONTE

PAR LE PROCÉDÉ BESSEMER.

Angleterre une chemise en pisé ne coûte que 12 sh. (15 fr.) , qu'elle est battue en très-peu d'heures, peut

En soumettant les barres à un effort de traction, suivant le sens de leur axe, la rupture eut lieu sous les

déjà recevoir la fonte en fusion deux heures après la fin

charges dont voici les moyennes

du battage et résiste aisément au travail de 7o à tonnes de métal. Au reste, même si nous supposons ces chiffres exagérés, il est bien évident que les frais 90

NATURE DU MÉTAL ESSAYÉ (1).

résultant de ce chef seront dans tous les cas fort peu considérables. Durée

d'une opération et déchets.

Selon le degré de décarburation auquel on désire amener le produit, la durée d'une opération varie entre io et 25 minutes. Le déchet est de 12 à 5 p. moo pour l'acier; de 2 o à 22 p. ioo pour le fer. A ces chiffres il faut d'ailleurs ajouter le déchet qu'entraîne l'étirage de l'acier fondu ordinaire. Les lingots d'acier ou de fer sont martelés, laminés, travaillés comme les produits similaires de l'affinage ordinaire, avec cette différence toutefois qu'il n'est jamais nécessaire, même pour le fer, de chauffer au blanc soudant; les plus grosses pièces s'obtiennent directement par voie de fusion. Il n'y a plus ni paquetage ni soudage ; on étire le fer comme l'acier fondu ; les scories sont expulsées par la fusion même, et le travail

mécanique se borne en quelque sorte à donner au métal le profil voulu. Un premier martelage est cependant nécessaire pour rapprocher les molécules, accroître la densité, et par suite la ténacité du produit. C'est d'ailleurs le cas de

tout métal fondu ; l'acier fondu ordinaire, comme le cuivre et comme le zinc, n'acquiert le maximum de ténacité qu'à la suite d'un martelage ou laminage plus ou moins prolongé. Cet accroissement de ténacité ressort nettement des chiffres suivants, résultats d'essais faits à l'arsenal de Woolwich sous la direction du colonel E. Wilmot.

CHARGE

CHARGE

de rupture par pouce carré en livres anglaises.

de rupture par

millimètre carre en kilogs. H

1

Travail des lingots.

561

Fer fondu en lingots bruts non martelés. . Fer fondu martelé ou laminé en barres fortes

..

Fer fondu directement laminé en tole de chaudières

Acier fondu en lingots bruts, (expériences nombreuses ramenées à 3 moyennes).

Acier fondu martelé ou laminé en barres, expénonces nombreuses ramenées à 3 moyennes). .

.

liv. 41.242 72.613 68.347 45.836 68.259 68.998 154.825 157 881 148.324

k. 28,99 51,04 48,04 32,22 47,98 48,50 108,83 104,26

(1) M. Bessemer n'indique pas dans son mémoire la provenance des fontes; mais il résulte de l'ensemble du mémoire et surtout de ce qu'il dit de leur prix, qu'elles proviennent presime toutes de la fusion des hématites rouges du Cumberland par le coke.

On voit par ce tableau, non-seulement que la ténacité s'accroît , dans tous les cas, avec le martelage des lingots, mais que cet accroissement est surtout trèssensible pour l'acier. En outre, comme nous le disions

plus haut, la ténacité de l'acier martelé est plus que double de Celle du fer. Si d'ailleurs on compare ces chiffres à la ténacité des fers et des aciers ordinaires, on remarquera que le fer Bessemer est un peu supérieur aux meilleurs fers ordinaires à la houille ; car ces derniers résistent rarement à la traction de 4o à kilog. ; mais ils n'atteignent pas les meilleurs fers au bois, dont la charge de rupture va jusqu'à 6o et 65 kil. La tôle de fer est relativement meilleure, car les tôles ordinaires les plus estimées dépassent de peu la charge de 4o kil. Ainsi, d'après M. Fairbairn, celles du Staffordshire vont à . 453oo liv. ou 32 kil. et celles de Lowmoor à . . . 5712o liv. ou 40 kil. .

.

.

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