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Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)

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.DISCOURS PRONONCÉS PAR MM. ÉLIE DE BEAUMONT

porte, d'une mission spéciale dans le même pays, un traité complet sur les perfectionnements récents de l'industrie des forges. Membre actif des jurys de nos expositions nationales, il était encore le délégué de la France à l'expo. sition universelle de Londres ; et une commission, qui

comptait des représentants de toutes les nations, le choisissait pour son vice-président et son rapporteur. Partout où s'agitait une question nouvelle, l'administration avait recours à ses lumières. C'est ainsi qu'en dehors même de ses fonctions, déjà très-laborieuses, il venait à peine de terminer de longs travaux sur l'assainissement de la Sologne, sur l'aménagement des sources minérales de Vichy et de Plombières. Son zèle, sa facilité, ses vaStes connaissances suffisaienLà tout ; mais sa santé devait y périr. Parmi tant de travaux utiles et glorieux, le plus utile, le plus glorieux petit-être est la création de l'École des Inines. Je dis la création sans crainte d'être démenti par ceux qui l'ont connue telle que l'avait reçue M. Dufrénoy, et qui la connaissent telle qu'il l'a laissée. Entre ses mains, tout a changé de face : des collec-

tions de toute nature se sont ouvertes à l'étude, dans des constructions nouvelles ; l'administration et l'industrie privée ont trouvé un laboratoire toujours prêt à répondre à leurs demandes; un grand nombre de jeunes ingénieurs sont venus chaque année puiser dés Connaissances spéciales à un enseignement presque transformé, et les étrangers eux-mêmes ont brigué à l'École des. mines une place comme une faveur. Tant de services, depuis longtemps reconnus, avaient reçu un prix bien mérité. M. Dufrénoy était membre de

l'Académie dés sciences, professeur au Muséum, inspecteur général des mines, directeur de l'École, com-

ET DE SÉNARMONT AUX OBSÈQUES DE M. DUFIIÉNOY.

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mandeur de la Légion d'honneur. Aucune distinction ne lui a manqué; mais il a toujours regardé comme sa plus précieuse récompense tout ce qu'il obtenait pour cette école, à laquelle il avait identifié sa vie. Pour cette création ; dont il avait droit de s'enorgueillir, il fallait, en effet, une grande influente légitimement conquise, la confiance entière d'une administration libérale et éclairée ; ce n'était pas assez encore il fallait de rares qualités, de l'intelligence et du coeur. Qui de nous , en effet, messieurs, pourrait jamais publier la modération affectueuse, la tolérance conciliante et sereine de l'excellent confrère dont nous déplorons la perte prématurée? Et parmi ces jeunes gens qui m'entendent, combien ont été l'objet de son active sollicitude, combien même ignoreront toujours la reconnaissance qu'ils doivent à ce chef paternel! Aussi, dans cette école qui était son ouvrage, tous ceux qui avaient appris à le connaître, tous, depuis les premiers jusqu'aux plus humbles, ont voulu apporter ici le pieux tribut de leur affliction et de leurs regrets. Quel plus bel hommage que ce deuil universel devant une tombe ! Puisse-t-il au moins adoucir d'autres douleurs, pour lesquelles il n'est pas de consolations! Discours de M. ÉLIE DE BEAUMONT, inspecteur général des mines,

secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. MESSIEURS,

Des voix éloquentes et toujours heureusement inspirées vous ont retracé mieux que je ne saurais le faire, surtout en ce moment, les titres éminents qui feront vivre dans la science le nom de M. Dufrénoy. Mais son nom vivra aussi dans les coeurs, et la place que j'ai eu

le bonheur d'occuper dans le sien m'était et me sera toujours trop chère pour que je rie réclame pas le pri-