Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 178]

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354 SUR LES RELATIONS DES ROCHES TRAPPÉENNES

tions : Quelles sont les roches éruptives auxquelles

les minerais sont subordonnés? Quelles sont les particularités de leurs relations? Dans un travail précédent(Études sur les mines, 1844) nous avons exposé les caractères éminemment métallifères des terrains serpentineux de la Toscane, rapportant à ces roches les nombreux gîtes cuprifères et ferrifères de la contrée. Dans celui-ci nous nous proposons d'établir que ces relations ne sont pas exceptionnelles, que plusieurs groupes trappéens présentent des analogies avec

ceux de la Toscane par la nature des roches de contact, et par les minerais de cuivre et de fer qui leur sont liés. Rappelons d'abord en quelques mots les conditions générales du gisement des serpentines de la Toscane et des minerais subordonnés. Les serpentines forment depuis Savone, dans le

golfe de Gênes, jusqu'au delà du Monte-Argentario, les principaux traits de l'accidentation d'une chaîne littorale qui traverse ainsi les territoires de Gênes, du Modenais, de Lucques et de la Toscane ; cette chaîne est désignée, siffla plus grande partie de son parcours, sous la dénomination de chaîne métallifère. Les caractères des serpentines sont éminemment éruptifs dans la composition et les formes des masses, et surtout par les circonstances de soulèvement et d'altération qu'elles ont déterminées dans les roches traversées. Les roches de Contact , désignées sous la dénomination générale de gabbro , peuvent être divisées et deux catégories distinctes, les gabbro verts et les gabbro rouges. Les gabbro rouges sont en quelque sorte les premières roches de contact qui aient été remarquées

AVEC LES MINERAIS DE CUIVRE ET DE FER.

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et signalées comme métamorphiques. Leur couleur rouge, due à une quantité considérable de fer oligiste terreux dont elles sont surchargées, contraste avec les couleurs habituelles des formations sédimentaires de la contrée et avec les serpentines elles-mêmes. Il n'y a aucune trace de stratification dans le véritable gabbro-rosso; structure en est souvent bréchiforme, et l'on distingue des fragments verts stéatiteux parmi les ,

fragments rouges qui dominent; souvent on y trouve du pyroxène et du spath calcaire.

Ces caractères des gabbro, analogues à ceux , laissent l'esprit indécis sur leur origine; lorsqu'on les voit constituer des pitons isolés, de formes analogues à celles des pitons serpentineux , on est tenté de les supposer éruptifs; mais, d'autre part, ils se lient à des roches schisteuses évidemment stratifiées (galestri et matdes spilites

toni), et de plus on ne peut manquer d'être

frappé de ce fait, que la condition de leur existence est le contact des ruasses serpentineuses auxquelles ils sont toujours subordonnés. En examinant de loin certains massifs soulevés dont les flancs ont été dénudés, l'oeil saisit avec assez de précision, d'après le mouvement des ruasses rocheuses et leur structure en grand , quelles sont les lignes de séparation des roches soulevantes et des roches soulevées. En s'approchant ensuite, on reconnaît que les lignes de contact ainsi pressen-

ties laissent toujours les gabbro avec les roches stratifiées.

L'étude des gabbro verts confirme cette classification du gabbro-rosso dans les roches de contact. La serpentine présente, en eflet, des carac-

tères physiques tellement contrastants avec le