Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 77]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

152

HISTORIQUE

qu'à l'entrée de la grande couche au puits de la Compagnie, c'est-à-dire à too mètres du jour. Portion du terCette partie du terrain houiller ne se lie avec ritoire houiller la formation de Rive-de-Gier que par une sorte comprise entre Rive.de-Gier et d'isthme très-resserré. Il comprend trois groupes Givors.

de mines i° celles de Tartaras et Dargoire ; 2° celles de St-Jean de Toulas ; 3° celles de StMartin de Cornas et de Montrond. Les travaux entrepris dans ces différents districts houillers ont très-peu d'importance et ont été abandonnés peu de temps après leur ouverture, par suite de l'irrégularité du gîte et de la médiocrité du charbon. Toutefois, plusieurs puits ont été ouverts à Tartaras où l'extraction a été

assez régulière de 178o à 1800. Creusement des puits.

Au xviii° siècle le foncement des puits avait lieu sans le secours de la poudre, et demandait par suite beaucoup plus de temps qu'aujourd'hui. Les seuls instruments dont on se servait alors

étaient le marteau, le coin et le pic. On voit encore au milieu des carrières de pierre ouvertes au territoire du Mouillon les restes de plusieurs anciens puits où ce mode de creusement a été mis

en usage. Ces puits, dont le diamètre n'excède jamais im,8o, sont remarquables par leur parfaite cylindricité ; ils étaient muraillés en maçonnerie

ordinaire à leur partie supérieure. Lorsque le terrain était sujet à s'ébouler,, on le soutenait au moyen d'uni boisage carré appelé tinage. Plus tard, on donna une forme hexagone ou octogone à ces boisages, qui prirent alors le nom de cuvelages à six ou à huit pans. Le système d'exploitation, suivi généralement, d'exploitation.

consistait à diviser le massif en piliers par des galeries en direction appelées coursières, recou-

DES MINES DE RIVE-DE-GIFR.

153

pées par d'autres galeries inclinées suivant la pente de la couche, et à opérer ensuite le 'dépilage. Pour

abattre la houille , on faisait d'abord une entaille au mur de la couche (cette première opération portait et porte encore aujourd'hui le nom de décharnbage), puis on pratiquait deux tailles verticales, dites coupes, à droite et à gauche du massif qu'on se proposait d'enlever. Enfin on perçait à la partie supérieure des trous (ou pottes) qui recevaient chacun un coin en fer de 3o à 4o centimètres de longueur. On enfonçait ceux-ci à coups de masse, et quand le charbon tardait à tomber, on ajoutait d'autres coins au-dessus des premiers jusqu'à ce que la pression fût suffisante pour dé-

terminer sa chute. Mais cette manière de procéder , outre qu'elle exigeait beaucoup trop de temps, ne laissait pas que d'être extrêmement dangereuse , surtout lorsqu'on travaillait dans

l'amontpendage des couches. L'emploi de la poudre, qui est maintenant général, a beaucoup facilité l'abattage de la houille. Les galeries étaient boisées comme aujourd'hui au moyen de cadres disposés de distance en distance, et composés d'une traverse (ou chapiteau) supportée par deux étais ( ou bras )..11 fallait d'ailleurs bien peu de bois dans les mines vierges ; aussi les boisages n'étaient pas à beaucoup près aussi importants pour la sûreté des ouvriers, ni aussi coûteux qu'aujourd'hui. Les boiseurs portaient le nom de réparationnaires , parce qu'ils étaient chargés non-seulement du boisage, mais aussi de l'entretien des galeries de roulage et de l'asséchement des chantiers ouverts dans l'avalpendage. Les bois dont on se sert pour soutenir les gale-