Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 62]

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SUR LES GLACIERS DU NORD

de Beaumont, qui a formé un tableau des pentes du terrain erratique de la vallée du Rhône dans

les Alpes (1), a montré que l'inclinaison de la limite supérieure de la zone erratique n'est en moyenne que de 20' du Grimsel au Chasseron ; elle s'abaisse en certains endroits jusqu'à 3', et

n'est jamais supérieure à 2 3/4° : cet illustre géologue conclut que ces pentes sont intermédiaires entre celles des glaciers actuels et celles des cours d'eau ; elles sont beaucoup plus faibles que celles des glaciers, mais incomparablement plus grandes que celles des rivières les plus rapides, et elles représentent l'inclinaison de torrents d'une extrême violence. Inclinaisons moyennes des

,

En Suède et en Finlande, les agents erratiques

surfaces striées n on, pas suivi une vallée ou un bassin, mais ils se par les agents sonté ten dus sur to utela contrée, traversant une série erratiques de la Scandinavie. de plateaux et de vallées, laissant leurs traces suries hauteurs comme dans le fond des dépressions ; il n'y a donc pas lieu ici de déterminer la limite supérieure de la zone erratique, mais la connaissance de l'inclinaison moyenne dessurfacesstriéespeutéclair-

cir la nature du phénomène. La théorie du mouvement des glaciers par la dilatation permettait de supposer que les glaciers diluviens auraient pu se mouvoir sur des surfaces horizontales ou même en

remontant ; mais les expériences de M. Forbes

ayant complétement infirmé cette théorie et ayant démontré que les glaciers se meuvent sous l'action de la gravité, il est nécessaire pour cela que le sol sur lequel ilsreposent présente une certaine inclinaison . Or, les plateaux à la surface desquels se sont

mues les masses érosives qui ont strié la partie (1)Annales des sciences géologiques, 1842. Note sur les

pentes de la limite supérieure de la zone erratique, par M. Elle de Beaumont..

ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

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méridionale de la Suède, présentent une série de plans inclinés à pentes opposées, ou, pour ainsi dire, une succession de toits dont les arêtes sont formées par les lignes de partage des eaux ; le mouvement général des agents erratiques ne s'est pas effectué parallèlement à ces arêtes, mais dans un sens oblique et souvent transversal, tantôt en descendant et tantôt en remontant. D'ailleurs, si l'on suppose un plan incliné passant par les crêtes les plus élevées et s'abaissant vers la mer suivant la direction générale des érosions dans l'est de la Suède (N.-N.-O., S.-S.-E.), ce plan sera incliné

seulement de quelques minutes (7 à 8/ au plus). En Finlande, la surface sur laquell e s'est effectué le mouvement des corps érosifs sur 5 à 600 kilomètres de longueur, a une pente nulle ou même légèrement ascendante; car ils ont envahi la côte occidentale de ce pays en remontant du golfe de Botnie vers la terre ferme, et ils se sont étendus jusqu'à l'extrémité du golfe de Finlande et au lac Ladoga. La disposition des stries dans l'E. du Jemtland est encore plus remarquable ; la cime d'Areskuttan, la plus haute du Jerntland, élevée de 1484 mètres, a été striée par des masses venant de l'O. et s'avançant de l'O.-N.-O. vers l'E.-S.-E. , qui ont laissé sur cette cime des blocs erratiques de granite et

qui ont érodé suivant la même direction toute

la contrée environnante. Mais de toutes les cimes situées à l'O., à l'O.-N.-O. et au N.-0. d'Aresku ttan , Kelahëgen qui estla plus élevée et se trouve à 5o kilomètres de distance sur la frontière de N or-wège , a une hauteur de 1262 mètres : ainsi, en admettant que les masses érosives en soient parties elles auraient eu un mouvement ascensionnel et se seraient élevées, au minimum, à 222 mètres