Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 63]

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SUR LES GLACIERS DU NORD

au-dessus de leur -point de départ. D'ailleurs, avant d'arriver à Areskuttan , elles ont dû traverser

le lac de Tengsjiin

,

élevé seulement de

448 mètres au-dessus de la nier; il entourela base de cette montagne du côté occidental et sur ses bords on voit des stries dirigées de la même ma-

nière, de l'0.-N.-0. à l'E.-S.-E. Il est difficile

Le mouvement des glaciers n'étant autre chose Celui de corps grives plués sur un plan in-

que la Scandinavie ait présenté 101 ,le

lors de la période chue, on voit que le sol de la Suède et de la Finerratique

des lande ne satisfait pas aux conditions nécessaires à

conditions favo-

rables au mou-ce mouvement ; les surfaces parcourues par les des glavieemrsent

agents erratiques ont formé dans un cas un plan incliné de quelques minutes seulement (Suède orientale) , clans un deuxième cas, un plan horizontal (Finlande), et dans un troisième cas, un plan à pente ascendante (Jemtland). Il est trèsdifficile d'admettre que lors de la période erratique, le sol de ces contrées ait été disposé d'une manière favorable au mouvement des glaciers : on peut supposer un exhaussement ou un affaissenient de certaines parties de la Scandinavie ; niais comme cette contrée offre des plans inclinés à pentes opposées, séparés par les lignes de partage des eaux, il faudrait que la disposition de ces lignes de partage eût changé depuis la dernière période géologique, ce qui est fort peu probable. D'ailleurs, nous avons vu (page 56) que l'inclinaison du fond des glaciers actuels ne paraît pas s'abaisser au-dessous d'un degré; or, pour donner à la Finlande la disposition d'un plan incliné d'un demi-degré seulement, ayant une longueur suivant sa pente, de 5oo kilomètres, égale à la distance parcourue en ligne directe par les agents érosifs, de Gamle-Carleby à l'extrémité du golfe

ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

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de Finlande, il faudrait supposer que les rives du golfe de Bothnie auraient été, à cette époque, plus élevéees de 4.363 mètres que celles de la côte de Viborg : niais une déformation aussi considérable, opérée depuis la dernière révolution de la surface du globe, est inadmissible, surtout si l'on considère que les plus hautes montagnes de la Scandinavie n'atteignent pas 3.000 mètres. AutresdiffieulL'hypothèse glaciaire présente encore des diffi- :Zportehlatsieve cultes très-grandes, si Fon se demande comment rls'unae.

extendes glaciers auraient pu traverser les golfes de ancienne c des glaciers une grande Btnie et de Finlande, ainsi que la nier Baltique, surde comment ils auraient pu remonter sur les rives partie face du Nord de ssioi

opposées et y creuser des stries. D'ailleurs, en ail-l'Europe-

mettant qu'un abaissement de température de plu sieurs degrés fit naître des glaciers sur les plateaux

de la Scandinavie, et qu'ils pussent se mouvoir malgré la faiblesses des pentes, on peut objecter qu'ils prendraient une route différente de celle qu'ont suivie les agents erratiques dans leur mouvement général; ils descendraient le long des vallées dans le sens des grands cours d'eau, au lieu de se mouvoir obliquement ou transversalement. J'ai montré en outre (1) que les grands systèmes d'érosion ne sont point descendus des hautes

montagnes situées dans le S.-0. de la N'orwège; ils ne divergent point des sommités les plus élevées, niais de plates-formes ondulées et tuberculeuses, dont les parties basses , fréquemment

occupées par des lacs, ont une altitude de 6 à 700 mètres au-dessus de la mer, et dont les parties hautes s'élèvent à 1.000,1.100 et 1.200 mètres, (1) Bulletin de la Société géologique, .2' série, t. 1V, p. 29, novembre 1846.