Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 112]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

qualité, soit qu'elle eût été détériorée par l'usage ;

quoique la chaudière eût été vidée et nettoyée la veille , quelques fragments étaient encore recouverts d'un dépôt incrustant ayant jusqu'à 5 millimètres d'épaisseur; les soupapes étaient d'une construction défectueuse ; le manomètre fermé n'avait point d'échelle appropriée, et n'indiquait probablement pas exactement la pression de la vapeur. Ces faits montrent que la chaudière du sieur .Vanmullem était .d'une construction défectueuse, qu'elle était en outre mal entretenue et mal conduite, Il est évident que la combustion était beaucoup trop active, eu égard-à la surface de chauffe. Le rapport nous apprend, en effet, que la consommation de houille était de 3 hectolitres, depuis 7 heures du matin jusqu'à to heures du soir, ce qui comprend un intervalle de 15 heures; mais comme il faut en déduire le temps des repas des ouvriers, on peut réduire la durée du travail à 14 heures au plus. On brûlait donc à peu près 17 à 18 kilogrammes de houille par heure, c'est-àdire une quantité correspondante à .ce qu'exige une machine à vapeur de 4 chevaux de puissance environ. La chaudière, de forme cylindrique, terminée par des calottes hémisphériques, et sans bouilleurs, avait une surface extérieure totale de 6m."',86; si le fourneau eût été construit suivant les prescriptions de l'ordonnance royale du 22 mai 1843, de manière que les carneaux de circulation

de la flamme et de la fumée ne s'élevassent pas audessus du plan d'eau normal, la surface de chauffe eût été au plus égale à la moitié de la surface totale, est. à-dire à 3m."',43; elle eût été certainement insuffisante pour utiliser convenablement la chaleur

227 d'un foyer où l'on brûlait 17 à 18 kilogrammestle A ROUBAIX (NORD).

houille par heure. JI n'est pas surprenant qu'avec une chaudière d'aussi petite dimension, on eût étendu la surface de chauffe autour de l'espace rempli de vapeur, par l'établissement d'un second étage de carneaux sur les côtés de la chaudière, clans sa partie supérieure. C'est ce mode de construction, formellement prohibé, comme dange-

reux, par les règlements d'administration publique, que M. Meugy regarde comme ayant été la cause de l'explosion du 18 janvier. M. l'ingénieur en chef Blavier admet cette explication comme probable, mais cependant avec beaucoup de réserve : « On a peine à comprendre, dit-il , en parlant des faits fournis par l'enquête, que d'aussi grands effets aient pu se produire, si l'on considère qu'il s'agit d'une chaudière d'un volume minime, moindre qu'un mètre cube un » quart, et que la surface suréchauffée, correspon-

dante aux carneaux supérieurs, ne devait pas être de beaucoup supérieure à1m.car.» Je ne partage pas les doutes de M. Blavier. A l'appui des motifs développés par M. Meugy, dans son rapport, je ferai valoir les considérations suivantes La chaudière a été rompue eu un grand nombre de fragments , cinq au moins, dont un n'a pu être retrouvé. Elle a éclaté brusquement sans autre in-

dice antérieur de dégradation qu'une fuite près du trou d'homme. Les nombreuses lignes de rupture partent du trou d'homme , et, ainsi que le remarque M. Meugy, s'étendent principalement sur le dôme et les flancs correspondant au réservoir de vapeur, tandis que la partie inférieure de la chaudière est fort peu déchirée ; cette partie est

Observations.