Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 172]

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Treuils.

MINES ET FONDERIES

de l'Espagne, nous n'avons plus à considérer que l'extraction des minerais par les p uits. On a vu que, sa ufde très-rares exceptions, c'est à l'aide de treuils que cette extraction a lieu. Ces treuils sont fort remarquables et je ne sache pas que la disposition qui leur est propre soit usitée dans les mines du nord de l'Europe_ Les treuils espagnols (voir Pl. 17-1,,fig. 3 et 4) sont essentiellement caractérisés par la forme de l'arbre qui est creusé en gorge de poulie. Quelle que soit la profondeur du puits, cette gorge ne reçoit que 3 ou4 tout s de câble a, b, c, quise renouvellent en se substituant les uns aux autres, comme pour les treuils ordinaires , mais sans

courir sur t'arbre'. et sans jamais se couvrir en partie. Ainsi le sommet de la courbe génératrice de la gorge étant constamment recouvert d'un tour de câble a ,les deux autres tours b et c sont alternativement -disposés à droite ou à gauche; comme le montre la fig. 4, suivant que la eapace pleine qui monte est suspendue d'un côté ou de l'autre. Les choses étant dans cette situation, lorsqu'un quatrième tour s'enroule à la suite de c, il arrive que la charge sous laquelle le câble est tendu, venant à peser sur un élément de la gorge trop incliné pour (lue l'effet de la gravité puisse être encore neutralisé par le frottement , ce nouveau tour chasse sous lui les trois premiers, de manière à prendre la place de c, qui descend en b, lequel se -substitue du même coup à a, qui disparaît par suite du dévidernent. Il en résulte que la longueur utile de l'arbre, celle qui reçoit le câble, est réduite à o",4 environ, dont moitié seulement est recouverte à la

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fois. Cette longueur utile est facilement reconnaissable au poli que lui communique le frottement du câble. L'avantage de cette disposition ingénieuse est très-grand : en rendant la longueur de l'arbre du treuil indépendante de la profondeur du puits, elle permet de donner au puits un diamètre invariable et remarquablement petit, pour des profondeurs qui varient de 20 à I 3o vares et peut-être davantage. En faisant usage de treuils à arbre cylindrique,

on ne pourrait réduire au minimum les frais de percement du puits qu'en s'assujettissant à faire enrouler le câble sur lui-même, ce qui donne lieu à des variations de résistance qui ne permettent pas de recourir à cette disposition entre des limites de profondeur d'une certaine étendue. Dans le système espagnol, au contraire, la ré-

sistance ne varie qu'en raison des variations de longueur du câble qui monte et du câble qui descend, et le système ordinaire est pareillement soumis à ces variations. On pourrait croire que la faculté de réduire la largeur des puits, qui constitue le principal avantage dû au peu de longueur de l'arbre dans le sys-

tème espagnol, doit, par compensation, donner,if lieu à des accidents ou du moins à des résistances qui peuvent résulter de la rencontre du vase plein qui monte et du vase vide qui descend. Il est cer-

tain que, dans 'le système ordinaire, les deux vases peuvent être maintenus à distance plus facilement : on a même coutume, dans la détermina-

tion de la largeur à donner à un puits, de tenir compte non-seulement de la profondeur du puits et de la longueur d'arbre de treuil que cette profondeur commande, mais encore des conditions