Annales des Mines (1844, série 4, volume 6) [Image 257]

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SUR LA FABRICATION

ont été laminées, se recouvrent d'ampoules et de stries par le moindre réchauffage. Ces défauts sont aussi quelquefois dus à un refroidissement irrégulier de la masse métallique dans le moule, surtout si ce dernier renferme encore quelques traces d'humidité. On reconnaît que l'alliage fondu est complétement exempt d'oxyde, en prenant avant la coulée deux essais que l'on coule en plaques de 5 centimètres de long, 2 cent. IP de large et 6 à 8 millimètres-d'épaisseur, et que l'on brise ensuite, afin de juger par leur cassure de la pureté de l'alliage.

Il convient d'employer un moule en fonte et

l'autre en pierre (quartzite ou porphyre); ce dernier doit avoir été préalablement chauffé très-graduellement jusqu'au rouge pour en chasser toute l'humidité; après son refroidissement, on l'enduit

d'une bouillie claire formée avec un mélange de noir de fumée et d'huile de térébenthine, puis on le chauffe de nouveau à une .douce chaleur, afin de chasser toutes les parties volatiles. Le moule en fonte est enfumé sur une lampe ou recouvert de l'enduit ci-dessus, et complétement desséché. On puise l'essai au moyen de petits creusets réfractaires préalablement chauffés au rouge vif, que

l'on plonge jusqu'au fond du grand creuset, et que l'on vide ensuite aussi rapidement que possible dans les moules.

Tant que le métal renferme encore beaucoup de parties oxydées, il paraît criblé de bulles à l'intérieur, quel que soit le moule dans lequel on l'ait coulé; lorsqu'il n'en renferme plus qu'une faible quantité, l'essai coulé dans le moule en pierre paraît exempt de bulles; on achève , dans

DE L'ARGENTAN A SHEFFIELD.

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ce dernier cas, de le purifier par le procédé suivant:

On remplit un tube en terre, ouvert par un bout, de 25 centimètres de long et de 8 à 12 millimètres de diamètre , avec un mélange de i partie de poix et de 8 p. de suie, que l'on y tasse fortement; on renverse ensuite ce tube dans le bain métallique, de telle sorte, que son extrémité ouverte arrive au fond du creuset, et on le maintient dans cette position jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus du tout de bulles gazeuses du bain métal-

lique; pendant cette opération, on recouvre le creuset avec un couvercle particulier, qui est percé

en son centre d'une ouverture qui sert à laisser passer le tube. On retire ensuite le creuset du feu; on y ajoute une nouvelle quantité de poussier de

houille, et on agite le tout avec une tige en fer, jusqu'à ce que la masse se solidifie , puis on reporte le creuset au feu pour opérer la fusion. On répète cette opération à plusieurs reprises, jusqu'à ce que tout l'oxyde soit réduit, et que l'alliage métallique soit devenu parfaitement pur et homogène. On s'en assure par deux essais faits comme il est dit plus haut. L'alliage est convenablement pur, si la cassure des deux lingots offre un grain bien égal et serré. Si les deux essais sont bulleux, l'alliage est en partie oxydé ou brûlé. Si ces bulles ne se trouvent que dans le lingot coulé dans le moule en pierre, et qu'elles n'existent pas dans le lingot coulé dans le moule en fonte, l'alliage est encore oxydé, mais moins que dans le cas précédent. Si, au contraire, le lingot coulé dans le moule

en fonte présente seul une texture bulleuse, c'est une preuve que la réduction a été poussée trop