Annales des Mines (1844, série 4, volume 6) [Image 256]

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SUR LA FABRICATION

trent une texture matte et quelque peu fibreuse. Lorsqu'ils sont aigres et brillants, c'est le signe d'une teneur en zinc trop considérable ; on y remédie en tenant l'alliage en fusion pendant un temps plus considérable , ou en y ajoutant mie petite quantité d'argentan. Est-il au contraire trop ductile pour se laisser pulvériser, on y ajoute un peu de zinc. On opère la fusion de l'alliage qui constitue l'ar-

gentan ainsi qu'il suit : on fond d'abord le zinc avec la moitié de son poids de cuivre, et on coule

l'alliage obtenu en plaquettes minces , que l'on puisse aisément briser. D'un autre côté, on met dans un autre creuset le reste du cuivre brisé en petits fragments avec tout le nickel ; on recouvre

le mélange avec de la houille pilée et un peu de suif, et après avoir fermé le creuset avec un couvercle, on le porte au feu. Aussitôt que le mélange

commence à fondre, on l'agite avec une tige en fer bien propre, que l'on a soin de retirer avant qu'elle n'atteigne le rouge-blanc , et de laisser alors refroidir avant de s'en servir de nouveau, sans quoi il se dissoudrait infailliblement dans l'alliage une certaine quantité de fer qui en altérerait

la pureté. Lorsque la fusion parait complète, on enlève avec une cuiller une faible portion -du poussier de houille, en partie scorifié , qui recouvre le bain métallique, et on examine si elle ne contient aucune grenaille de nickel ; si cela avait lieu , il faudrait maintenir la masse -en fusion,

l'agitant fréquemment ,jusqu'à ce que tout le nickel se soit incorporé clans l'alliage. On ajoute ensuite, par petites portions, l'alliage de zinc et de cuivre dont nous avons déjà parlé, en ayant soin

DE L'ARGENTAN A SHEFFIELD.

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de bien agiter la masse à chaque fois, afin d'obtenir un mélange bien homogène. Il va sans dire qu'il faut maintenir, pendant toute la durée de l'opération, le bain métallique recouvert de poussier de houille, afin d'en prévenir l'oxydation. On suit également à Sheffield, pour préparer l'argentan, le procédé suivant, qui exige moins de main-d'oeuvre et une moindre dépense en com-

bustible : on introduit dons un creuset un mé-

lange de 7 livres 1/2 de cuivre en petits fragments, 1/2 livre de zinc et tout le nickel ; on recouvre ce mélange avec du poussier de houille et un peu de suif, puis on le fond dans le creuset préalablement recouvert de son couvercle , avec les précautions indiquées plus haut. Aussitôt que la confusion est complète, on y introduit d'abord un alliage com-

posé de i livre de zinc et /2 livre de cuivre, puis, peu à peu, 2 livres de zinc en petits fragments, en agitant bien le mélange après chaque addition. Dans une opération bien conduite, la perte en poids ne s'élève qu'a 8 ou Io onces, ou 4 p. ioo

environ. L'argentan laminé, que l'on trouve dans le commerce, est rarement sans défauts. On y remarque généralement une foule de petites taches plus foncées , souvent des stries qui se prolongent dans

l'intérieur de la masse. Pour obtenir un métal sans défaut, ce qui est très-difficile, on coule d'abord l'argentan destiné à être laminé en barres , que l'on décape avec soin et que l'on refond une seconde fois pour les couler en plaques. Lorsque pendant la fusion , l'alliage s'oxyde en partie, il offre ensuite une cassure caverneuse et bulleuselorscpill

a été coulé en plaques, et celles-ci, après qu'elles