Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 120]

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À. VAPEUR.

X PL OSIONS tES ClIAUDIÈRES

dière s'est trouvée sollicitée par une force verticale résultant de la réaction sur la paroi opposée, force qui agissait de bas en haut , et dont la direction était très-éloignée du centre de gravité. Cette force a donc soulevé la chaudière, en même temps qu'elle lui a imprimé un mouvement de rotation ; elle a été ainsi arrachée du massif de maçonnerie, par son fond postérieur d'abord, Dès que celui- ci a été tout à fait dégagé , la calotté hémisphérique postérieure S'est séparée coruplé-

tement du tronçon antérieur et a été projetée par la fenêtre C. L'eau s'est précipitée en même temps par l'extrémité ouverte du tronçon, et la force de réaction dirigée maintenant suivant l'axe de la chaudière, passant encore au-dessus du centre de gravité du corps entier, à cause des deux bouil-

leurs qui sont demeurés adhérents à la chaudière, a entretenu et accéléré le mouvement de rotation en vertu duquel l'axe de la chaudière a atteint et ensuite dépassé la position verticale, de sorte que celle-ci est venue s'appuyer sur le mur (*était pratiquée la porte D, tandis que son fond est resté posé sur le massif des fourneaux. C'est pendant que l'axe de la chaudière se trouvait ver-, ticalciu à mi. près, que l'eau chaude a jailli à une grande hatifeur. Si l'on supposait qiie la rupture -eût eu lieu de prime abord sur le contour entier de la circonférence, les mouvements imprimés mak deuxparties cle.la,chaudière etissent été tout difféfen:ts :et lès extrémités du massif des. fourneaux auraient été probablement démolies. Nous regardtiS ipar conséquent comme indubitable que la

chaudière a rompu d'abord par le fond, et tout porté à croire qu'une 'ou plusieurs fissures anteeiires,liéterniinées peut-être par l'arrivée de l'eau froide alimentaire, existaient déjà dans cette par-

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tie, ainsi que l'a déclaré M. Lanvin. Il est fâcheux

qu'on ne se soit pas assuré, en rapprochant les fragments de la chaudière, après la rupture, si un éclat de fonte assez large n'a pas été détaché du fond concave, au-dessous du débouché du tuyau alimentaire. Résumé et conclusions. i° L'explosion de la chaudière d'Azincourt , sur- . venue le 23 juillet 1841 est le résultat d'une ou plusieurs fissures probablement anciennes, qui se sont faites dans le métal du cylindre, à sa partie concave, au-dessous du débouché du tuyau d'alimentation.

2° L'arrivée de l'eau froide alimentaire à une petite distance de la paroi en fonte chauffée ex-

térieurement par la flamme, a pu déterminer la formation de ces fissures, ainsi que le pense M. Conte.

3° Il ne paraît pas qu'il y ait eu inobservation des règlements, ni imprudence, ni défaut de surveillance, de la part du propriétaire ou du mécanicien.

4. Néanmoins M. Lanvin, directeur-gérant des mines d'Azincourt a eu le tort grave de ne prévenir que tardivement MM. les ingénieurs des mines, et de faire disparaître les traces de l'explosion et les fragments de la chaudière, avant la visite des lieux par eux ou par les autres agents de l'autorité administrative.

5° Les chaudières en fonte offrent un danger particulier dont l'explosion d'Azincourt est un nouvel exemple. Elles sont sujettes à se fissurer à cause de la nature cassante du par des métal, ouchocs' par des variations rapides de température, à cause de leur forte épaisseur ; ces fissures, quand elles demeurent inaperçues, peuvent ame-