Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 119]

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EXPLOSIONS DES CHAUDIÈRES

A VAPEUR.

stance qui l'a protégé contre la chute des maté-

M. Lanvin, directeur de l'établissement, n'ait pas prévenu MM. les ingénieurs des mines aussitôt après l'accident du 23 juillet, et avant d'avoir enlevé et dénaturé les fragments de la chaudière. Les

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riaux de la toiture. M. Lanvin, dans sa lettre du 29 juillet à M. l'ingénieur en chef Blavier, déclare que la chaudière avait une fissure d'environ 3o centimètres de longueur, dans sa cOncavité et au-dessous de l'orifice du tuyau d'alimentation. M. Conte dit, dans son rocès-verbal , que la preuve de l'existence de cette de ce fissure antérieurement à l'explosion, résulte clans la section que les bords des parties séparées, de rupture, étaient recouverts d'une couche d'oxyde de fer sur une longueur qui occupait environ ii5 de la circonférence entière, et de ce que

"un des bouilleurs présentait à sa surface extérieure des traces d'oxydation, que l'on a dû attribuer à l'action de l'eau sortie par la fissure, et Cette fisqui découlait sur la partie ainsi oxydée. point été remarquée , parce que le sure n'avait

dessous de la chaudière était masqué par une voûte SOUS laquelle étaient enfermés les bouilleurs. .M. Conte pense que l'explosion est le résultat de cette fissure, probablement assez ancienne,

dont il explique l'origine par l'arrivée de l'eau froide amenée par le tuyau alimentaire tout près face extéde la paroi du fond, qui recevait sur sa rieure l'action directe de la flamme. M. l'ingénieur en chef Blavier, admettant cette opinion comme plausible, ajoute cependant que d'après les renseignements qu'il a reçus lui-même s'était du directeur d'une exploitation voisine, qui de la rendu sur les lieux et avait vu les fragments .chaudière une heure après l'accident, les sections point des ,cle rupture ne présentaient sur aucun

d'une fissure .traces d'oxyde ,.ni aucun autre indice ancienne. Ces assertions contradictoires font regretter que

explosions d'appareils à vapeur, pouvant occasion-

ner la mort de plusieurs personnes, engagent la responsabilité des propriétaires et mécaniciens, qui doivent être poursuivis devant les tribunaux s'il ne résulte pas de l'examen de la chaudière et. des circonstances de l'explosion que les mesures de sûreté prescrites par les règlements ont été observées, et qu'il n'y a eu ni imprudence ni négligence dans la conduite de l'appareil. Ce n'est donc qu'après le procès-verbal des ingénieurs, ou, à leur défaut , des maires ou commissaires de police, que l'on doit se permettre de faire disparaître les traces de l'explosion et de changer l'état des lieux.

Au surplus, dans le cas particulier dont il s'agit, il ne paraît pas que l'on ait failli à l'observation des règlements, ou que l'on ait manqué de prudence dans la conduite de l'appareil. La chaudière était en effet pourvue de tous les appareils de sûreté prescrits, et avait été soumise à l'épreuve voulue par l'ordonnance du 29 octobre 1823. Revenant aux circonstances détaillées dans le rapport de M. Conte, il résulte des faits exposés, que, sans aucun doute, la rupture de la chaudière a commencé par la partie du fond concave situé au-dessous de l'orifice du tuyau alimentaire, au.

point où le directeur, M. Lanvin, déclare qu'il existait une ancienne fissure ; il paraît même certain qu'une issue assez large a été ouverte à l'eau

et à la vapeur, en ce point, avant que la rupture

ait été complète, et que les deux parties de la chaudière aient été tout à l'ait disjointes. En effet, aussitôt après l'ouverture de cette issue, la chau-