Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 190]

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ET DES FOURNEAUX A TUYÈRES.

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THÉORIES DE LA CÉMENTATION

préalablement échauffé, c'est-à-dire de ce que, pour un même poids d'air, il1 a plus d'oxygène absorbé dans le p remier cas que dans le second.

Si cela est, on voit de suite qu'il faut moins d'air chaud que d'air froid pour brûler une même quantité de charbon dans le creuset, et que les gaz qui sortent de celui-ci, étant trèsappauvris en oxygène, ne doivent, en traversant la cuve, donner lieu qu'a une très))faible combustion , quoiqu'ils se trouvent d'ailleurs portés à un degré de température fort élevé. Or, l'épuisement de l'oxygène est un point fort essentiel , lorsque l'on veut obtenir » une très-forte chaleur; car, malheureusement, l'air renferme en proportion considérable une substance inerte, l'azote, dont on ne peut pas le débarrasser, substance qui n'a d'autre effet que de s'emparer en pure perte d'une portion du calorique développé par la combustion ; d'où il suit que, moins on consomme d'air et moins cette cause de refroidissement est grande. Enfin, la circonstance qui me paraît le plus

propre à caractériser l'état où se trouvait en France la théorie des fourneaux à courant d'air forcé, à l'époque où je produisis mes propres idées, est la discussion qUi s'éleva en 1835 sur cette question, entre M. Berthier, professeur de docimasie à l'école des Mines, et M. Guenyveau , qui occupait alors dans la même école la chaire de métallurgie (1). Dans le second des mémoires que je viens 1. Nou(1) Voir les ouvrages et mémoires suivants : fabriquer la fonte et le fer en barres; veaux procédés pour par M. Guenyveau; brochure publiée à Paris, chez Bache-

2° Sur l'emploi des embuslier, en septembre 1835. tibles dans les hauts-fourneaux ; par M. P. Berthier. .

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'de citer, et qui a donné lieu à cette discussion M. Berthier a émis des considérations très-détail-

lées sur les réactions qui se produisent dans-les hauts-fourneaux. Ce travail n'a d'ailleurs précédé que de trois mois la publication de mon mémoire : on peut donc s'y reporter, pour juger de la direction où étaient encore engagées les idées des métallurgistes. On reconnaît qu'il est encore écrit sous l'influence exclusive des mêmes idées que j'ai signalées ci-dessus, comme ayant inspiré depuis quarante ans tous les travaux théoriques sur les fourneaux à courant d'air forcé. On y trouve énoncées de la manière la plus explicite les opinions suivantes : que le minerai de fer se réduit, pour la plus grande partie, par cémentation ; que la partie fixe du carbone ne concourt que par cette voie mystérieuse à la réduction ; que l'oxygène at-

mosphérique peut pénétrer jusque dans la cuve des hauts-fourneaux à l'état de liberté ; qu'il y peut

alors brûler de préférence les vapeurs combustibles que les combustibles non complétement carbonisés émettent par distillation; que ces vapeurs forment le seul agent gazeux capable de réduire le minerai de fer dans le haut-fourneau. Quant à l'oxyde de carbone formé par la réaction de l'acide carbonique sur le charbon solide, il n'est signalé qu'avec réserve, et nullement comme

un produit utile de l'appareil. Ces diverses idées sont, par exemple , catégoriquement indiquées dans les deux passages suivants Annales de chimie et de physique, tome 59, page 264.

3° Observations sur quelques passages du mémoire précédent ; par M. Guenyveau. Annales des mines, 3' série, tome 8, page 407. Décembre 1835. Octobre 1835.